Nous parlons maintenant des troubles oculaires d’origine dentaire. C’est-à-dire qu’il y a manifestations oculaires dans les affections de dents.
Une fluxion dentaire
Une fluxion dentaire, chez l’enfant comme chez l’adulte, s’accompagne souvent d’œdème des paupières du même côté. L’œdème prédomine à la paupière inférieure.
De même, l’abcès dentaire, une fois collecté, peut se propager, par voie sous-périostée, le long de la branche montante eu maxillaire supérieur, jusqu’au voisinage du sac lacrymal et aboutir à un abcès résiduel collecté qui simule une dacryocystite suppurée ou une ethmoïdite antérieure.
Plus rarement l’abcès vient s’ouvrir en regard de la partie externe du bord inférieur de l’orbite.
Il est exceptionnel qu’un phlegmon de l’orbite relève d’une infection dentaire, si ce n’est par l’intermédiaire d’une sinusite maxillaire suppurée.
En particulier, l’ostéomyélite du maxillaire supérieur chez le nourrisson pas d’une affection des germes dentaires mais bien d’une infection par voie sanguine, respectant en général les germes dentaires.
Une lésion dentaire
Une lésion dentaire peut s’accompagner de véritables névralgies qui se manifestent dans le territoire de l’ophtalmique, accompagnées de :
- hyperhémie conjonctivale
- larmoiement,
- photophobie
Un blépharospasme unilatéral peut s’installe à l’occasion d’une carie dentaire et ne disparaître qu’à la suite de l’extraction de la dent en cause, subitement et définitivement.
On a observé le ptosis réflexe, ou la rétraction spasmodique de la paupière supérieure, en relation avec une infection apicale ou avec une dent incluse.
Il semble qu’un spasme vasculaire soit responsable de ce cas curieux de cécité survenant à l’occasion d’un traitement dentaire, se manifestant dès que la cavité est obturée et cédant aussitôt que l’obturation est levée.
Bien souvent, en clinique, nous nous trouvons en présence d’une névrite rétro-bulbaire, d’une papillite, parfois d’une iritis à allure très inflammatoire, plus rarement d’une choroïdite, d’une lésion maculaire et, ne trouvant aucune étiologie acceptable ; ayant éliminé, à la suite d’un examen bien conduit, la tuberculose et la syphilis, nous sommes amenés à envisager une infection focale, une réaction allergique et nous croyons en découvrir la cause lorsque nous sommes mis en présence d’une infection dentaire évidente.
Il convient évidemment d’être réservé et de n’affirmer qu’avec prudence l’étiologie dentaire d’une névrite rétrobulbaire ou d’une iritis.
Cependant, lorsque nous découvrons une fistule en regard de l’apex d’une prémolaire, lorsque la radiographie systématique des racines — le plis souvent d’une dent porteur d’une couronne — révèle un foyer d’ostéite apicale, il est légitime de s’arrêter à cette étiologie et de conseiller, sans attendre, l’extraction de la dent infectée.
La guérison rapide d’une iritis jusque-là rebelle au traitement institué vient alors confirmer la réalité de l’étiologie dentaire.