Dans les paralysies oculaires, la paralysie du VI est la plus fréquente. Elle est le plus souvent symptomatique d’une fracture du rocher.
La paralysie du VI
Les paralysies oculaires offrent toujours un grand intérêt :
En ce qu’elles sont un signe de localisation ;
En ce qu’elles constituent par elle-mêmes une complication importante dont il convient d’apprécier le pronostic.
Elle sont, en effet souvent le reliquat durable et parfois définitif d’une fracture de la base du crâne.
Isolée et unilatérale, elle est symptomatiques d’une fracture de la pointe du rocher.
Si elle apparaît immédiatement après l’accident, elle risque bien d’être définitive. Elle résulte en effet de l’attrition directe du nerf dans le foyer de fracture.
Cependant, le nerf peut être simplement comprimé dans un hématome circonscrit, collecté dans une loge extra-durale à la pointe du rocher.
Si la paralysie n’apparaît qu’après quelques heures ou quelques jours, c’est qu’elle est en relation avec une suffusion hémorragique sous-arachnoïdienne de la base, dans la quelle le nerf se trouve baigné.
La paralysie régresse alors en quelques semaines.
La paralysie bilatérale du VI se voit dans les écrasements transversaux de la tête. Elle peut symptomatique d’une fracture bilatérale de la pointe ; auquel cas elle apparaît immédiatement et demeure définitive.
Elle peut tout aussi bien relever d’une hémorragie de la base, elle régresse alors en peu de temps.
Syndrome paralytique
La paralysie du VI peut se trouver associé à une paralysie du facial et de l’auditif et à une paralysie du trijumeau sensitivo-moteur.
Ce syndrome paralytique relève d’une fracture transversale ou oblique du rocher ; il est en relation avec un hématome extra-dural.
Les troubles paralytiques sont susceptibles de régression. Une blépharorraphie est cependant le plus souvent nécessaire en raison du risque de kératite neuro-paralytique.
Il en est de même de la paralysie du VI, associée au syndrome paralytique du trou déchiré postérieur.
La paralysie isolée du III
La paralysie isolée du III est fréquente. Le nerf peut être lésé dans la fente sphénoïdale, car il est situé au voisinage immédiat du pilier externe de l’apophyse clinoïde.
Il peut être également lésé par tiraillement à son entrée dans le plafond du sinus caverneux, dan la traversée de la dure-mère ; il peut être simplement noyé dans une hémorragie de la base.
Il est difficile de prévoir l’avenir d’une paralysie du III. Si elle est immédiate, elle risque bien d’être définitive.
Lorsqu’elle apparaît après quelques heures ou quelques jours, elle régresse ordinairement dans un délai qui varie de 3 mois à 1 an.
Il ne faut jamais perdre de vue que la réaction à la vision de près revient plus vite que le réflexe à la lumière?
En présence d’une paralysie du III en voie de régression, il faut se garder de commettre l’erreur que l’on commet trop souvent, de porter le diagnostic erroné de signe d’Argyll-Robertson traumatique.