La cornée, devenue insensible par suite d’une lésion dans le territoire du trijumeau, est exposée à de graves ulcérations.
Sommaire
Symptômes
Le plus souvent, la kératite neuro-paralytique apparaît dans les suites immédiates d’une intervention sur le trijumeau.
A la suite d’une alcoolisation du ganglion de Gasser, dès le lendemain de l’opération, la cornée,qui est devenue insensible, perd son brillant et devient embuée.
Très rapidement apparaît l’érosion de l’épithélium, tout à fait caractéristique. Une ulcération d’emblée large occupe le centre de la cornée ; c’est une ulcération à contour circulaire, en surface ; elle met à nu la membrane de Bowman.
L’épithélium nécrosé manque dans le territoire de l’ulcération, dont les bords sont nets, comme taillés à l’emporte-pièce, non infiltrés.
Une légère injection ciliaire accompagne l’apparition de l’ulcère, mais aucun signe fonctionnel n’attire l’attention du malade sur cette complication de l’opération : il n’y a :
- ni douleur
- ni blépharospasme
- ni larmoiement
La cornée est insensible. L’instillation de fluorescéine colore intensément la surface ulcérée. Souvent des vaisseaux profonds convergent vers l’ulcère.
Si on pratique immédiatement une blépharorraphie, l’ulcération se cicatrise lentement, en quelques mois.
L’épithélium reformé est un peu grisâtre, un peu saillant, tomenteux, d’apparence épidermoïde ; il repose sur la membrane de Bowman sans lui et peut s’exfolier à nouveau, aussitôt la blépharorraphie libérée.
Il n’ est pas rare qu’un hypopyon, dû à l’infection secondaire, accompagne cette forme de kératite neuro-paralytique.
- la kératite neuro-paralytique peut apparaître peut apparaître tardivement sur une cornée insensible, après des mois ou des années, et se manifester avec la même allure clinique
- dans des cas beaucoup plus rares, elle peut se manifester sous forme d’un trouble interstitiel de la cornée
Celle-ci devient opalescente et s’opacifie progressivement. L’épithélium peut s’ulcérer secondairement,en surface.
La cornée peut demeurer opaque et se couvrir d’incrustations calcaires.
Complications
L’ulcération peut encore évoluer sous la forme de l’ulcère à hypopyon, vers la perforation de la cornée et la panophatalmie.
L’hypotonie est la complication la plus caractéristique de la kératite neuro-paralytique. Lagrange l’attribue à la participation de la racine sympathique du ganglion ciliaire. C’est un signe fâcheux, qui fait redouter la fonte de la cornée.
Diagnostic
Bien que la kératite neuro-paralytique se traduise par des signes caractéristiques, elle pourrait être prise, lorsqu’il y a infection secondaire, pour un ulcère à hypopyon.
Au début, elle pourrait être confondue avec un herpès de la cornée, avec une kératite disciforme, qui toutes deux peuvent s’accompagner d’anesthésie de la cornée.