Elles se présentent en clinique dans des conditions très diverses, suivant la cause de la brûlures.
C’est pourquoi un classement des brûlures suivant leur étiologie est justifié.
Brûlures par flamme, par corps en ignition
On les observe très fréquemment, à l’heure actuelle, à l’occasion d’un accident d’aviation. On voit encore un jeune enfant tomber à plat ventre sur les braises d’un foyer ; on voit encore une femme brûlée par embrassement de l’huile de friture.
Ces brûlures intéressent en même temps la face et les paupières. En général, les paupières seules sont intéressées ; la conjonctive et la cornée sont préservés, car le réflexe de clignement, très vif assure à temps l’occlusion des paupières.
Cependant, une brûlure par explosion intéresse en général la cornée qui est incrustée de débris noirâtre.
La brûlure peut être superficielle. Les cils sont roussis, la peau est érythémateuse ; des phylctènes apparaissent après quelques heures. Mais la blessure est sans gravité.
La brûlure peut intéresser profondément les tissus (brûlures du troisième degré).
Après quelques jours, en certains endroits, des taches de coloration roussâtre apparaissent ; la peau se nécrose, se creuse de trous, comme si elle était estampillée à l’emporte-pièce.
Le sphacèle s’accompagne d’une odeur repoussante.
Ces brûlures entraînent, par rétraction cicatricielle, en ectropion des paupières. Les téguments de la paupière disparaissent, absorbés dans le tissu cicatriciel ; le bord marginal de la paupière inférieure est ainsi peu à peu rétracté vers la face ; le bord marginal de la paupière supérieure est peu à peu rétracté vers le sourcil.
La conjonctivite palpébrale est ainsi complètement étalée, limitée vis à vis du tissu cicatriciel voisin par la ligne des cils.
Le globe oculaire sain est complètement découvert, exposé aux complications habituelles de la lagophtalmie.
Dans certains cas (brûlures par phosphore au cours d’un bombardement), des cicatrice chéloïdiennes forment des brides épaisses, saillantes, lisses, rosées qui compliquent l’ectropion.
Brûlures par métaux en fusion
Le métal en fusion est projeté dans l’œil ouvert. Le clignement n’a pas le temps d’intervenir.
Les métaux fusibles à basse température provoquent des brûlures relativement superficielles. La petite quantité de liquide contenue dans le sac conjonctival formant par évaporation une pellicule de protection, le métal se solidifie immédiatement et se moule dans le sac conjonctival, sans entraîner de graves lésions de la cornée.
Lorsqu’on enlève le bloc de métal qui reproduit exactement la forme du sac conjonctival, la cornée apparait simplement terne ; l’épithélium s’exfolie par la suite et la cornée recouvre sa transparence en quelques jours.
Il n’en est pas de même dans le cas de brûlures par métal fusible à haute température. Le métal se moule dans le sac conjonctival mail, lorsqu’on enlève le bloc de métal moulé dans le sac, la cornée apparaît nécrosée, ou bien elle se nécrose les jours suivants, entraînent la perte de l’œil.
La rétraction cicatricielle de la conjonctive réalise en même temps un ankyloblépharon, qui ne permet aucune prothèse.