Les altérations de l’endothélium, les précipités

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Les altérations de l’endothélium, les précipités, les précipités de leucocytes, les dépôts de pigment.

Les altérations de l’endothélium

Les altérations de l’endothélium postérieur peuvent s’observer sous forme de lacunes, d’exfoliations, de déchirures, dont on voit le clapet soulevé.

Elles sont le signe d’un état dystrophique, en général associé à une dystrophie de l’épithélium antérieur.

Les précipités

On désigne sous le nom de précipités les dépôts amenés contre l’épithélium par les mouvements de convexion qui se passent dans la chambre antérieure.

C’est un signe très fréquemment rencontré, toujours de grande valeur sémiologique.

On peut observer, précipités à la face postérieure de la cornée, des amas leucocytaires, du pigment, des globules rouges.

Les précipités de leucocytes

Ce sont des précipités blancs, formés de petits amas leucocytaires englobés dans un exsudat fibrineux. On les désigne parfois sous le terme évidemment impropre de descemétite. Ils se présentent sous des aspects divers.

En général, ils apparaissent plaqués contre la face profonde de la cornée, comme des flocons de neige contre une vitre, ordonnés en une plage triangulaire dans la moitié inférieure, le sommet affleurant le centre de la cornée.

Leur origine a été très discutée. Ils paraissent bien provenir le plus souvent du corps ciliaire lui-même.

Formés dans la région du corps ciliaire, ils glissent dans les rainures radiales du feuillet pigmenté de l’iris et viennent apparaître dans l’aire papillaire, sur le bordure pupillaire même, rangés comme des perles très régulièrement, dans les intervalles qui séparent les goudrons. Ils y demeurent quelques heures.

Si on dilate la pupille, quelques-uns demeurent attachés à la bordure pupillaire, les autres restent d’abord plaqués sur la cristalloïde antérieure, rangés en cercle ; ils s’en détachent bientôt pour être entraînés par les mouvements de convexion contre la face profonde de la cornée.

Les précipités leucocytaires sont symptomatiques d’une inflammation ciliaire.

S’il s’agit d’une inflammatoire passagère, ils fondent en quelques jours comme neige au soleil.

S’il s’agit, au contraire, d’une uvéite torpide, ils demeurent en place, pendant des années, sur un œil apparemment normal.

Uvéite
Uvéite

Il en est ainsi dans le syndrome de Fuchs, caractérisé par l’hétérochromie, les précipites, la cataracte.

De grandes variations peuvent s’observer dans l’abondance, disposition et la forme des précipités :

Ils peuvent couvrir l’endothélium d’une fine poussière.

Cette forme est presque toujours associée à un infiltrat inflammatoire aigu de la cornée ; la poussière de précipités disparaît au moment où l’infiltrat est résorbé.

Ils peuvent s’accumuler en pseudo-hypopyon dans le bas-fond de la chambre antérieure.

Ils peuvent couvrir la face postérieure de la cornée dans toute son étendue.

Ils peuvent se montrer localisés en tout petit nombre en regard d’un trouble en secteur de la cornée.

Ils peuvent être agglomérés en mottes, en boules de suif, en masses hyalines réfringentes, soit dans les parties périphériques de la chambre antérieure qu’ils ne sont plaqués contre la cornée, soit sur toute l’étendue de la cornée.

Ils peuvent être saupoudrés de pigment.

Les dépôts de pigment

On les observes :

Sous forme de plages pigmentées. Ce ne sont pas alors des précipités. Ce sont les reliquats de synéchies antérieures qui se sont libérées ; ce sont les traces de l’adhérence à la cornée d’une membrane pupillaire.
Sous forme de blocs de pigment grossiers.

Ce sont alors les débris du feuillet pigmenté de l’iris, détachés au cours d’une opération. Ils peuvent être le signe d’une irido-dialyse traumatique dissimulée dans l’angle de la chambre antérieure.

Sous forme d’une poussière discrète de pigment. Cela passe pour être un phénomène sénile. C’est bien plus souvent un signe pathologique.

On l’observe dans le glaucome chronique simple ou irritatif. On l’observe dans le diabète, en rapport avec l’œdème du feuillet pigmenté de l’iris.

Ce peut être le pigment émigré d’une tumeur mélanique du corps ciliaire ou de la choroïde.

Le corps ciliaire et choroïde
Le corps ciliaire et choroïde

C’est  parfois le signe avertisseur d’une ophtalmie sympathique dont on guette l’apparition.

Dans des conditions physiologiques, le pigment dessine à la face profonde de la cornée de fuseau de Kruckenberg.

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