Plaies par arrachement des paupières

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Ce sont des plaies informes et contuses. Les lambeaux pendant, s’écartent ; la paupière semble irréparable et cependant, même dans le cas de morsure.

Il a y rarement perte de substance et il est presque toujours possible de reconstituer le puzzle.

Les lambeaux

En présence de telle plaie, avant tout, une règle s’impose : ne rien sacrifier des lambeaux.

Telle manière qui pend et que l’on est tenté de sectionner une fois qu’on l’aura détordue, étalée, on s’apercevra que c’est le bord libre en entier, porteur des cils, et c’est précisément la pièce la plus précieuse.

Les-cils
Les-cils

Les lambeaux, une fois détergés, mis en regard, reconstitués en bonne place, on s’aperçoit qu’ils représentent toute la paupière et que rien ne manque à l’appel.

Il faut donc, de façon formelle, tout respecter et si, en cours de route, on est tenté d’aviver un lambeau déchiqueté, on ne le fera qu’avec circonspection et avec parcimonie.

La restauration, méthodiquement conduite, parviendra à reconstituer la paupière.

Le cuir ciliaire doit être l’objet d’une attention particulière ; il doit être replacé en bonne place, bien orienté : les cils regardent en avant. On comparera avec le côté sain.

Une injection ciliaire de sérum antitétanique parera aux accidents éventuels.

L’arrachement de l’angle interne

L’arrachement de l’angle interne mérite une attention spéciale. Ces plaies des paupières détruisent les canalicules. La réparation et, étant contuses, ont une tendance particulière au sphacèle.

La réparation en est difficile ; on ne saurait y apporter trop de soin.

Le canalicule

Il peut être utile de cathétériser le canalicule inférieur, d’y placer une sonde qui servira de point d’appui ou un crin qui, laissé en place, permettra la cicatrisation, sans atrésie, d’un canalicule arraché.

Pour éviter la saillie habituellement disgracieuse du lambeau, il est bon de l’amarrer par un fil en U chargeant le tendon de l’orbiculaire prudemment, sous le contrôle de la vue, pour ne pas blesser le sac lacrymal.

Canalicule-et-sac-lacrymal
Canalicule-et-sac-lacrymal

Telle est la conduite dans le cas de plaie récente, que personne n’a encore touchée et dont les lambeaux ne sont pas contus.

Une restauration secondaire

Mais le blessé n’est vu souvent qu’après 1 jour ou 2 ; la plaie est alors infectée. Le mieux est alors d’attendre et d’avoir recours, après quelques jours, à une restauration secondaire.

Rien ne s’oppose cependant à une tentative de restauration, malgré les mauvaises conditions, mais on doit s’attendre à avoir à faire des retrouches secondaires.

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