Le phlegmon diffus des paupières est très rare, est le plus souvent d’origine streptocoque. Quant à l’érysipèle de la face, il intéresse l’ophtamologiste.
Le phlegmon diffus des paupières
Il peut, comme l’abcès des paupières, succéder à une excoriation des téguments. Il s’observe plus souvent à l’occasion d’une plaie contuse , avec pénétration de corps étranger.
Accompagné de phénomènes généraux graves, il se manifeste par un œdème considérable, une rougeur diffuse des paupières, débordant sur le front, la région temporale, la face, accompagné de décollement étendu des téguments.
Il revêt parfois une allure gangréneuse et laisse, après guérison, une nécrose étendue des paupières.
En présence d’un phlegmon diffus, il convient, sous anesthésie générale, de pratiquer des incisions larges, parallèles au rebord de l’orbite, avec incisions de décharge à la limite des régions décollées.
Il n’est pas rare d’observer des prolongements dans l’espace décollable extra-périosté de l’orbite.
Érysièple de la face
Il intéresse particulièrement l’ophtalmologiste par ses manifestation et par ses complications.
C’est une infection à streptocoques, intéressant le derme. C’est une dermite érysipélateuse.
Après une incubation de 3 ou 4 jours, il débute brutalement par un malaise général, avec céphalée, courbature, vomissements, bientôt suivi d’un grand frisson solennel, d’une élévation de température à 40°.
Une impression de brûlure au voisinage de l’aile du nez, de l’angle interne des paupières, du pavillon de l’oreille, attire l’attention sur l’érysipèle et fait découvrir la plaque érysipélateuse.
La plaque érysipélateuse
La plaque érysipélateuse, dans le cas où l’infection a comme point de départ une infection des voies lacrymales, débute à l’angle interne de l’œil, Elle gagne rapidement en étendue et s’étend aux deux paupières, en ailes de papillon.
La plaque érysipélateuse, de coloration rouge vif, est chaude, douloureuse ; elle est le siège d’une impression de cuisson ardente. La plaque fait saillie, limitée par un bourrelet saillant vis-à-vis des téguments sains.
Le doigt qui palpe, venant des régions indemnes, éprouve un ressaut lorsqu’il arrive à la périphérie de la plaque.
L’extension de la plaque se fait rapidement à la fente, au front, au cuir chevelu. Des phlyctènes replies de liquide citrin puis purulent couvrent les régions envahies. Les ganglions parotidiens et sous-maxillaires sont engorgés et douloureux.
L’évolution est extrêmement variable. La température s’élève à 41° et se maintient en plateau pendant quelques jours.
Après une dizaine de jours, la température tombe, brusquement ou progressivement et l’évolution se fait vers la guérison.
Il y a des formes abortives, qui tournent court après quelques jours. Mais il y a aussi des formes graves, serpigineuses ; la plaque érysipélateuse s’étend progressivement à tout le corps et l’évolution peut durer 1 mois ou 2.
La mortalité, chez les sujets non tarés, ne dépasse guère 10 %. L’affection récidive souvent, chaque hiver, pendant des années.
Le diagnostic de l’érysipèle de la face est en général facile. Cependant, bien souvent, un zona ophtalmique au début est pris pour un érysipèle de la face.
L’érysipèle peut se compliquer d’abcès collectés et même de gangrène des paupières.
Il peut se compliquer de phlégmon de l’orbite et aboutir à la méningite.
Il peut se compliquer de kératite à streptocoques, aboutissant à la panophtalmie.
Il se complique assez souvent de névrite optique, suivie d’atrophie optique.
Il laisse souvent comme reliquat, après plusieurs récidives, un œdème éléphantiasique des paupières.
Traitement
Le traitement à la pénicilline a complètement transformé l’évolution et le pronostic de l’érysipèle de la face.