C’est un glaucome à évolution chronique, mais déjà mal compensé, soumis à de petites poussées congestives.
Sommaire
Symptômes fonctionnels
Le glaucome chronique irritatif se distingue du glaucome chronique simple en ce que son évolution n’est pas aussi sournoise, aussi insidieuse. Elle est entrecoupée d’épisodes subaigus, en rapport avec des poussées d’instabilité tensionnelle.
Ceux-ci se traduisent par de petites crises en miniature, qui rappellent les symptômes prodromiques du glaucome aigu :
Au petit matin, le malade est réveillé par une céphalée qui cède au saut du lit ;
Au début de la matinée, un brouillard passager voile les objets. De temps en temps, dans l’obscurité, des halos colorés entourent les lumières.
Dans la nuit, entre 2 h et 5 h, le malade est parfois réveillé par la céphalée, qui cède s’il se lève.
Parfois, c’est un larmoiement insolite qui préoccupe le malade.
Dans certains cas, le tableau peut être celui d’une crise atténuée de glaucome aigu : douleur orbitaire irradiée à la tempe, à la racine du nez, à la nuque ; vomissements faisant croire à une indigestion.
Mais, la crise une fois passée, lorsqu’on examine le malade, la constatation de l’excavation glaucomateuse révèle que, sous le masque de la crise aiguë, un processus chronique évolue depuis longtemps.
Suivant l’intensité des crises qui interrompent le processus chronique, le glaucome irritatif peut ressembler davantage, soit un glaucome aigu, soit au glaucome chronique simple.
Signe physiques
A l’examen, l’œil est rarement absolument normal.
Au cours des poussées aiguës
Au cours des poussées aiguës, on observe un léger cercle périkératique ; la cornée est légèrement œdémateuse, avec buée épithéliale.
On note un léger trouble de l’humeur aqueuse. La pupille est en mydriase modérée et réagit paresseusement. Les séquelles sont encore visibles pendant quelques semaines.
Pendant les périodes de calme
Pendant les périodes de calme, alors même que l’œil est apparemment absolument normal, l’examen à la lampe à fente révèle des altérations caractéristiques :
Une vascularisation anormale entoure la cornée, sous forme d’une tête de méduse discrète ; les vaisseaux épiscléraux sont extrêmement tortueux et, à l’endroit où ils perforent la sclérotique, une poussière de pigment est accumulée.
La cornée, redevenue transparente, présente une exfoliation de l’épithélium antérieur ; une poussière de pigment tapisse la face postérieure.
La chambre antérieure est étroite. Cependant la gonioscopie révèle que l’angle de la chambre antérieure ne présente pas d’altération notable.
L’iris est atrophique ; une poussière de pigment dispersé couvre le stroma atrophié ; la bordure pigmentée a perdu sa forme régulière et a pris un aspect poudreux, semant de pigment la face antérieure du cristallin.
La pupille est parfois en légère mydriase. En bordure de la pupille, un granulé blanc poudreux accompagne l »exfoliation discrète de la capsule cristallinienne.
L’excavation glaucomateuse
Au fond d’œil, l’excavation glaucomateuse, avec pouls artériel spontané, avec atrophie choroïdienne péri-papillaire est caractéristique de cette forme et confirme qu’il s’agit bien d’un glaucome chronique.
L’acuité visuelle
L’acuité visuelle, en général abaissée, peut, au cours des poussées tensionnelles, être réduite à la perception grossière des objets.
Le relevé du champ visuel montre les altérations que l’on observe dans le glaucome chronique.
La tension oculaire
La tension oculaire, comme dans le glaucome chronique simple, est élevée de façon durable à 30 ou 40 mm Hg, mais les poussées tensionnelles lorsqu’elles surviennent, la portent à 60, 70 mm Hg.
La courbe tensionnelles journalière montre des variations notables entre le taux du matin et celui du soir.
Pendant la nuit, la tension peut être élevée, de sorte que le malade se réveille au petit jour avec des céphalées, des visions d’arcs-en-ciel autour des lumières ; il se lève avec une vue embuée qui s’améliore en quelques instants.