Les troubles de la motricité oculaire doivent être étudiés avec soin parce que, dans certains cas, ils peuvent avoir une réelle valeur localisatrice.
Le plus souvent cependant, ils relèvent de l’hypertension intra-crânienne elle-même ; aussi faut-il se garder de conclure, d’un schéma anatomique, à une localisation de la tumeur.
Sommaire
Paralysie du VI
C’est ainsi que la paralysie bilatérale du VI est un signe banal d’hypertension intra-crânienne. Ces paralysies sont incomplètes, transitoires, récidivantes, variables suivant le degré d’hypertension ; elles disparaissent lorsque l’hypertension cède.
Même unilatérale, la paralysie du VI n’a guère de signification. Elle n’a de valeur localisatrice que lorsqu’elle s’accompagne d’autres signes de localisation dans le tronc cérébral.
Associée à une paralysie du trijumeau, avec abolition du réflexe cornéen, à une paralysie du VII et de l’auditif, et accompagnée d’une syndrome cérébelleux discret, elle peut être symptomatique d’une tumeur de l’angle ponto-cérébelleux.
Dans certains cas encore, l’apparition d’un strabisme convergent, chez un enfant qui présente des troubles de la démarche, des céphalés, des vomissements, une attitude de rigidité de la tête, et chez qui on découvre un œdème papillaire, attire l’attention sur une tumeur du vermis.
Paralysie du III
La paralysie unilatérale du III est plus rare. Elle peut relever de l’hypertension intra-crânienne elle-même ou d’une compression indirecte (engagement temporal).
Isolée, elle peut être cependant le signe d’une tumeur de la base ou du tronc cérébral.
Associée à une hémiplégie du côté opposé (syndrome de Weber), elle attire l’attention sur le pédoncule cérébral. Mais ce peut être une compression à distance.
Une paralysie bilatérale du III peut s’observer dans les tumeurs de la glande pinéale.
Le ptosis isolé peut être symptomatique d’une tumeur du lobe temporel. Il n’a cependant pas de valeur localisatrice réelle.
Une paralysie unilatérale du III est plus souvent symptomatique d’un anévrysme de l’hexagone de Willis ou de la carotide que d’une tumeur cérébrale.
Le syndrome paralytique de la fente sphénoïdale
Le syndrome paralytique de la fente sphénoïdale ou de la paroi externe du sinus caverneux s’observe dans le méningiomes de la petite aile du sphénoïde.
Les paralysies des mouvements conjugués des yeux
Les paralysies des mouvements conjugués des yeux (paralysie du regard) doivent être recherchées systématiquement, sinon elles passeraient inaperçues.
La paralysies des mouvements de verticalité, isolée ou associée à la paralysie de la convergence (syndrome de Parinaud) se voit dans les tumeurs de l’épiphyse ou des tubercules quadrijumeaux.
Les tumeurs de l’épiphyse ou de la partie postérieure du IIIe ventricule sont caractérisées par des signes de puberté précoce, les signes d’hypertension intra-crânienne, l’épilépsie.
Les signes oculaires sont essentiellement :
L’œdème de la papille ; Les troubles pupillaires mydriase plus souvent encore aréflexie à la lumière (signe d’Argyll-Robertson), parfois avec disparition de la réaction pupillaire à la vision de près ;
La paralysie du regard vers le haut.
La radiographie montre la dispersion de la calcification dans la région épiphysaire.
La paralysie des mouvements de latéralité du regard attire l’attention sur une tumeur du tronc cérébral.
Elle peut être due cependant à la compression à distance (compression du IVe ventricule par tumeur du cervelet).