Diagnostic positif et différentiel des iritis

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Examinons le diagnostic positif, différentiel des iritis et la recherche de l’étiologie qui est une tâche essentielle.

Diagnostic positif

Il est en général facile, basé sur des signes caractéristiques : cercle périkératique, myosis avec flou pupillaire et œdème de l’iris, hypotonie du globe, trouble visuel.

Périkératique
Périkératique

Cependant, une iritis serait souvent méconnue si l’œil n’était pas examiné à la lampe à fente. Les signes peuvent être en effet, dans le cas d’iritis torpide, tellement insignifiants que l’œil apparaît absolument normal à l’examen direct.

Diagnostic différentiel

Avec une conjonctive. Une iritis au début est trop souvent prise pour une conjonctive. Et pourtant, dans la conjonctive, la rougeur due à l’hyperhémie a son maximum sur la conjonctive palpébrale et, lorsqu’elle s’étend à la conjonctive bulbaire, elle s’efface progressivement au voisinage du limbe.

D’autre part, la conjonctive ne s’accompagne pas de baisse visuelle. Cependant, le diagnostic,au début, peut être hésitant entre ces deux affections.

Il est alors prudent de revoir le malade dès le lendemain avant d’affirmer qu’il ne s’agit pas d’iritis.
Avec le glaucome aigu. Ce diagnostic est d’une importance capitale, en vue du traitement à instituer. Il est en général facile.

Au cours d’une attaque de glaucome aigu, le cercle  périkératique est d’un rouge plus vineux et on y observe des vaisseaux tortureux ; la cornée est embuée, trouble ; la pupille est en pydriase ; le tonus est élevé : l’œil est dur.

Le diagnostic est cependant parfois extrêmement difficile lorsqu’il s’agit d’une iritis hypertensive.

Seul l’examen à la lampe à fente permet, non sans peine, de trancher la question : il montre, dans le cas d’iritis hypertensive, un iris succulent, hyperhémié et des synéchies glutineuses en voies d’installation.
Recherche de l’étiologie

La recherche de l’étiologie

C’est en effet, le plus souvent, de la connaissance de l’étiologie que dépend l’efficacité du traitement.

Il y a des cas où l’étiologie est évidente. Il en est ainsi, par exemple, lorsque les signes d’iritis se manifestent chez un malade atteint de zoma ophtalmique.

Le zona ophtalmique
Le zona ophtalmique

Il en est ainsi lorsque l’iritis apparaît sur un œil traumatisé ou lorsque, d ans le cas de traumatisme, elle apparaît sur l’œil congénère comme signe d’ophtalmie sympathique. Mais, le plus souvent, la recherche de l’étiologie est une tâche difficile, souvent décevante.

Il ne faut pas compter sur l’aspect morphologique d’une iritis pour révéler son étiologie. C’est pourquoi nous avons renoncé à décrire une iritis gonococcique, une iritis rhumatismale.

Il n’est pas possible, à l’heure actuelle, de décrire les formes cliniques des iritis d’après leur étiologie.

L’aspect morphologique d’une iritis peut bien, dans certains cas, apporter un élément de présomption, mais il ne suffit pas, à lui seul, à signer l’étiologie.

Évidemment, une iritis aiguë, à allure bryante, caractéristisée par la tendance aux synéchies, par l’abondance du trouble exsudatif dans la chambre antérieure, apparaissant chez un jeun homme, accompagnée de manifestations articulaires, évoque l’étiologie gonococcique ; elle ne permet cependant pas de l’affirmer.

De même, une iritis nodulaire fait immédiatement penser à la tuberculose, mais il peut s’agir, tout ainsi bien, d’une maladie de Besnier-Boeck.

De même encore, une iritis accompagnée d’un hyphéma fait penser au diabète, mais l’hyphéma s’observe également dans l’iritis gonococcique, dans l’iritis syphilitique, dans l’iritis herpétique, dans les iritis hypertensives ; c(est un signe en rapport avec l’hyperhémie de l’iris.

Pa d’avantage, l’hypopyon n’appartient en propre à une étiologie déterminée. Il faut donc se garder de conclure, d’après l’aspect d’une iritis, à son étiologie.

Bien entendu, il y a des exceptions ; c’est ainsi qu’une gomme de l’iris se présente avec un aspect tellement caractéristique que le diagnostic s’impose d’emblée.

Le diagnostic étiologique d’une iritis, aussi bien que le diagnostic d’une choroïdite, d’une uvéite diffuse, exige le plus souvent un examen général du malade et des recherches de laboratoire qui, pour être conduites avec méthode, nécessitent l’hospitalisation.

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