Conjonctivite de Parinaud

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Parinaud décrivait, en 1889, une affection unilatérale de la conjonctive caractérisée par la présence d’élevures sur la muqueuse du tarse et des culs-de-sac, accompagnée d’une volumineuse adénite.

Il la considérait comme une infection d’origine animale, l’ayant observée, le plus souvent chez des sujets jeunes ayant manipulé la viande de boucherie.

Symptômes

Les lésions conjonctivales sont le plus souvent localisées à la paupières supérieure. La paupière est épaissie, oedémateuse, mais se lasse retourner sans douleur.

Des élevures rouges semi-transparentes occupent la conjonctive tarsale et le cul-de-sac ; elles s’étendent sur la conjonctive bulbaire mais respectent la cornée. Une sécrétion muco-purulente les accompagne. Les ganglions pré-auriculaires et sous-maxillaires forment une masse inflammatoire.

La peau, à leur niveau, est :

  • amincie
  • violacée

Un léger malaise, une fièvre modérée complètent le tableau clinique.

Conjonctivite
Conjonctivite

A la lampe à fente, les exubérances ont l’aspect de follicules géants pâles noyés au milieu d’une hyperplasie papillaire. On dirait une conjonctivite folliculaire aiguë à follicules géants.

L’affection, malgré sa gravité apparente, a tendance à s’éteindre spontanément en 5 à 6 semaines. Les végétations s’affaissent ; les ganglions pré-auriculaires diminuent de volume ; souvent cependant ils se ramollissent, avec peu de tendance à s’ulcérer.

Diagnostic

Une conjonctivite végétante, localisée à la paupière supérieure d’un seul côté, accompagnée d’une adénopathie volumineuse, évoque immédiatement la conjonctivite de Parinaud.

Et cependant le diagnostic ne peut être assuré que par des examens de laboratoire délicats. La primo-infection tuberculeuse de la conjonctive, en effet, ressemble étrangement à la conjonctivite de Parinaud.

L’aspect des végétations est identique ; l’examen à la lampe à fente ne permet pas de différencier les deux affections. L’adénopathie est la même. Seule l’inoculation au cobaye du pus retiré par ponction du ganglion permet de trancher le diagnostic.

La tularémie donne une conjonctive comparable à la conjonctivite de Parinaud. Les examens de laboratoire eux-mêmes ne parviennent pas toujours à trancher le diagnostic.

Certaines conjonctivites folliculaires à follicules exubérants, accompagnées d’une volumineuse adénite ; réalisent le tableau clinique de la conjonctivite de Parinaud.

Étiologie

On en est arrivé à considérer la conjonctivite de Parinaud comme un syndrome clinique qui relèverait d’étiologies diverses :

C’est une conjonctive de nature infectieuse :

  • Parinaud l’avait observée chez les sujets appelés à manipuler la viande de boucherie
  • Galezowski observa des épidémies chez des cochers, des palefreniers
  • Abadie envisageait la contagion par le rouget du porc

On a surtout invoqué la tuberculose et pensé qu’il pourrait s’agir d’une tuberculose bovine. Mais on admet généralement que la conjonctivite de Parinaud n’a rien à voir avec la tuberculose.
De même, on l’a considérée comme une manifestation de la tularémie, l’ayant observée chez les sujets qui travaillent les peaux de marmotte, d’écureuil et chez les chasseurs.

Certaines observations permettent de penser que la conjonctivite de Parinaud serait une manifestation de la maladie de Nicolas-favre.

Traitement

Sérum physiologique
Sérum physiologique

Il n’y a pas de traitement spécifique de l’affection. Elle évolue spontanément vers la guérison. C’est pourquoi il vaut mieux ne pas avoir recours à la radiothérapie, qui a été conseillée.

Les lésions locales sont favorablement influencées par les bains d’oeil au sérum physiologique et par l’instillation d’un collyre au sulfate de zinc ou au bleu de méthylène.

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