Une bonne prescription pour une correction optimale

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La prescription d’une lunette ne se fait pas au hasard ; en effet, il faut prendre en compte quelques points dans le but d’apporter une correction optimale.

Forme des verres

Les formes des verres sont extrêmement variées.

Toutes les formes géométriques régulières et irrégulières existent.

Elles sont régies par la forme des montures.

En général, on a cherché à s’approcher le plus possible de la forme anatomique du contour de l’orbite, de telle façon que le champ visuel soit respecté le plus possible.

La forme circulaire, généralement utilisée autrefois, avait des inconvénients :

  • si le verre était serré dans la monture, il se brisait au moindre choc
  • s’il était ajusté trop librement, il tournait dans la monture et ainsi l’axe du verre cylindrique correcteur de l’astigmatisme se déplaçait, avec les conséquences fâcheuses

Avec les formes actuelles (pantoscopique, trapèze,…) le risque et l’ennui ont complètement disparu.

Distance oeil-verre

La distance oeil-verre joue un rôle important dans la correction d’un oeil amétrope.

La distance courante qui sépare le sommet de la cornée du sommet-image du verre varie entre 12 et 14 mm, suivant certains facteurs (longueur des cils, proéminence des globes, saillie de l’arcade sourcilière,…), toute modification de cette distance doit entraîner obligatoirement une modification de la puissance du verre correcteur trouvé à l’examen, car il ne faut pas perdre de vue que le foyer-image du verre correcteur doit correspondre au punctum remotum de l’oeil à corriger.

En définitive si, dans la lunette, le verre correcteur doit se trouver plus près de l’oeil que celui de la lunette d’essai, il faudra diminuer sa puissance s’il s’agit d’un verre concave, l’augmenter s’il s’agit d’un verre convexe.

Dans le cas contraire, on fera l’inverse.

Cette variation de puissance est négligeable pour les verres faibles qui se déplacent entre 10 mm et 20 mm du sommet de la cornée, mais elle augmente rapidement d’importance à mesure que la puissance du verre augmente ; elle peut devenir une véritable erreur de réfraction chez les myopes forts ou les aphaques.

En conséquence, une ordonnance bien libellée devait toujours faire mention de la distance du verre d’essai au sommet de la cornée.

L’opticien doit en effet tenir comte de cette distance pour ajuster la monture.

La correction idéale serait celle qui permettrait la confusion des plans principaux du verre correcteur avec les plans principaux de l’oeil.

Ce problème est pratiquement résolu par les verres de contact ; ils permettent de réduire au minimum l’intervalle qui sépare les plans principaux des 2 systèmes optiques.

Décentration des verres

Une bonne correction doit comporter obligatoirement la confusion des axes optiques de l’oeil et du verre.

En effet, un verre peut être considéré comme étant constitué par 2 prisme accolés par la base, s’il s’agit de verres convexes, ou accolés par le sommet, s’il s’agit de verres concaves.

Par conséquent, tout décentrement d’un verre donnera un effet prismatique, d’autant plus important que la puissance du verre considéré sera plus grande, et orienté suivant le sens du décentrement et le genre de verre.

  • un verre convexe décentré vers l’extérieur provoque un effet prismatiques dans le sens interne ; décentré vers l’intérieur, il provoque un effet prismatiques dans le sens externe
  • un verre concave fera exactement l’inverse : effet interne si le verre est décentré vers l’intérieur ; effet externe, s’il est décentré vers l’extérieur

Dans certains cas, ce décentrement doit être prescrit par l’ophtalmologiste, pour corriger une hétérophorie.

Montage et ajustage des verres de lunettes

Les indications importantes sont données par les lunettes d’essai.

Lunette d'essai
Lunette d’essai

Une lunette est correcte lorsque :

  • l’écart pupillaire de la monture correspond à l’écart pupillaire du sujet ; une lunette de vision rapprochée doit avoir un écart pupillaire légèrement inférieur à celui qu’elle aurait si elle était destinées à la vision éloignée
  • l’inclinaison des verres est correcte, en rapport avec l’usage qu’on doit en faire ; un astigmatisme d’incidence peut en effet résulter d’une absence d’inclinaison ou d’une inclinaison trop forte
  • grâce à l’ajustage de la longueur des branches et à la mise en place du pont (qui doit tenir compte de la forme du visage et de la saillie du nez, tenir compte aussi d’une asymétrie faciale éventuelle), la distance du verre par rapport à l’oeil est correcte, le centrage des verres en hauteur est bien assuré, l’orientation des verres (s’ils sont astigmates), convenables
  • les montures actuelles permettent un ajustages parfait, du fait qu’il y a, non plus un seul point d’appui sur le nez, mais 2 point d’appui latéraux, grâce au plaquettes qui permettent une bonne stabilité horizontale en même temps que le réglage en hauteur de la monture
  • le montage des verres bifocaux doit être encore plus minutieusement exécuté : ces verres doivent être montés de telle façon que la partie supérieure de la segments pour la vision de près se trouve à 1,5 mm ou 2 mm au-dessous de la ligne des centres ; de plus, ces segments doivent être décentrés de 7° à 10° vers l’intérieur afin de respecter l’écart pupillaire en vision rapprochée ; et enfin, la monture doit être inclinée de 15° vert l’avant ; de l’ajustage de la monture dépend en grande partie la faculté d’adaptation aux verres bifocaux

Montures modernes

L’industrie moderne de la lunetterie met à notre disposition des montures parfaitement étudiées dont les formes, bien que très fantaisistes parfois, assurent un champ visuel maximum, en respectant à la fois le règles de l’inclinaison et du centrage.

C’est l’affaire de l’opticien digne de ce nom, de conseiller et guider utilement son client dans le choix d’une monture, en tenant compte des caractéristiques de son visage et surtout des conditions dans lesquelles les lunettes doivent être portées.

L’oculiste lui-même doit veiller à tous ces détails et attirer sur eux l’attention de l’opticien.

Quand un sujet qu’il a corrigé vient de trouver se plaignant de mal supporter les lunettes qu’il a prescrites, il doit être à même de découvrir pourquoi, la correction étant satisfaisante, les lunettes sont mal supportées.

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