L’iridodialyse traumatique peut dominer le tableau pathologique et constituer une entité anatomo-clinique.
Iridodialyse traumatique
L’iris est désinséré à sa racine, le plus souvent en regard du point limité où à porté la contusion (plomb de chasse).
L’iridodialyse est alors due à la distension de l’anneau scléro-cornéen. Elle est rarement due au déplacement du cristallin pressant sur la racine de l’iris : elle existe en effet le plus souvent à titre isolé, sans signe de subluxation du cristallin.
L’iridodialyse se reconnaît en général immédiatement à l’examen direct. On aperçoit à la racine de l’iris un trou noir, souvent très large, plus large à la racine même de l’iris.
La pupille est déformée en gueule de four. L’examen à la lampe à fente permet d’observer le détail des lésions : la pupille a conservé sa forme régulière sur une partie de sa circonférence ; en un endroit, elle dessine la corde de l’arc, le stroma est rétracté sur lui-même, la collerette est déformée.
La brèche que l’on observe à la racine de l’iris est bordée par la lèvre désinsérée, effrangée de l’iris. A travers, l’orifice on voit parfaitement l’équateur cristallinien, les fibres de la zonule, dont quelques-unes manquent dans la rangée ; d’autres sont déchirées, flottantes.
A l’endroit où elles font défaut, on voit saillir un voile de vitré. Plus loin, à la périphérie, on reconnaît les procès ciliaires, sous forme de petites saillies en massue, de teinte brune, en rangée régulière.
Dans les cas où l’iridodialyse siège à la partie supérieure de l’iris, on peut voir la partie désinsérée renversée en avant. Le feuillet pigmenté est alors exposé, comme la doublure d’un rideau détaché de ses anneaux.
L’iridodialyse n’est cependant pas toujours immédiatement évidente. Il faut la rechercher. L’attention est attirée par un petit hyphéma, par la présence de blocs pigmentés déposés dans le bas-fond ou restés suspendus à la surface du stroma.
Il faut alors rechercher l’iridodialyse qui existe. Parfois, la gonioscopie seule permet de la découvrir.
L’iridodialyse n’entraîne le plus souvent qu’un trouble insignifiant, un léger éblouissement. Cependant, dans les cas où elle est étendue, l’iris détaché peut obturer en partie la pupille ; des synéchies apparaissent par la suite sur le bord pupillaire, couvrant de pigment le champ pupillaire.
C’est pourquoi, dans des cas exceptionnels d’iridodialyse étendue, l’indication peut se poser d’une iridectomie, si l’iridodialyse siège à la partie supérieure ; d’une reposition avec réinsertion de l’iris, si l’iridodialyse siège sur les parties latérales.
Inversion de l’iris
L’iris est avalé en arrière sur toute son étendue ; on pourrait croire alors que l’iris a été expulsé hors du globe comme dans l’iridérémie traumatique.
Il peut être avalé sur une partie seulement; de son étendue ; on dirait qu’une iridectomie a été pratiquée, dont on ne verrait par les lèvres.
L’inversion de l’iris, très rare, paraît résulter d’une cyclodialyse traumatique. Elle s’accompagne ordinairement d’une hypotonie durable.