La thrombose d’une branche de la veine centrale s’observe très fréquemment.
Le trouble visuel
Le trouble visuel est tout différent suivant que l’hémorragie occupe un territoire périphérique de la rétine ou qu’elle déborde sur la région maculaire.
Dans le premier cas, le trouble visuel, minime, se manifesta par une impression de brouillard, de voile dans une partie du champ visuel.
Si l’hémorragie, au contraire, déborde sur la macula, le trouble considérable de la vision centrale attire immédiatement l’attention.
Le tableau ophtalmoscopique
Le tableau ophtalmoscopique varie suivant le lieu de l’oblitération. Le plus souvent, la thrombose intéresse la veine temporale supérieure à peu de distance de la papille, à l’endroit où la veine est croisée par l’artère temporale.
Le foyer hémorragique, de forme triangulaire, se termine en coin au voisinage du croisement artério-veineux et s’épanouit vers la périphérie en longues traînées hémorragiques.
Des exsudats blancs, arrondis ou polycliniques, occupent le foyer hémorragique.
Si l’on examine attentivement le sommet en coin de la région infarcie, lorsque, après quelques jours, l’œdème qui voulait les vaisseaux a diminué, on peut observer ce qui se passe qu lieu de croisement artério-veineux où se concentre l’intérêt : l’artère, émergée de la papille, pleine, à reflets brillants, croise la veine au sommet du coin hémorragique et se poursuit au delà.
La veine, en deça du croisement, est baignée dans le foyer hémorragique, extrêmement dilatée et tortueuse, enfouie par places, ailleurs saillante sous forme de boudins noirâtres ; plus loin vers la périphérie, elle redevient visible, de moins en moins flexueuse.
Au delà du croisement au contraire, de l’autre côté de l’artère qui la croise, le veine est souvent réduire à un mince filet, à moins qu’elle ne soit remplie par voie rétrograde, par une collatérale.
Tout se passe comme si un obstacle mécanique : l’écrasement de la veine par l’artère au lieu de croisement, jouait un rôle essentiel dans la réalisation de la thrombose.
Il est parfois possible, chez un malade artérioscléreux, de prévoir l’apparition d’une thrombose veineuse. La présence, en amont d’un croisement artério-veineux, d’une hémorragie striée, d’un halo blanc enveloppant la veine, constitue un signe de préthrombose souvent annonciateur d’une thrombose qui surviendra quelque jour en cet endroit.
Les foyers hémorragiques
Dans des cas exceptionnels, les signes disparaissent, en quelques semaines, sans laisser de trace. Plus souvent, les foyers hémorragiques se résorbent peu à peu.
Déjà après quelques semaines, on assiste à l’apparition de vaisseaux néoformés qui constituent des voies de suppléance.
L’examen ophtalmoscopique surprend, avec la plus grande netteté, la façon dont se rétablir la circulation par des voies de suppléance.
Presque toujours, la veine, en amont du croisement, s’oblitère, se transforme en un cordon blanc, sur tour ou partie de son cours périphérique. Le territoire qui lui correspond revêt alors une teinte grisâtre, terne.
L’artère sclérosée, elle-même cause de la thrombose, peut être oblitérée au delà du croisement, transformée, avec ses collatérales, en tractus blancs.
Si la région maculaire n’a pas été envahie par les hémorragies, la vision se rétablit, sans déficit dans le champ visuel. Si la macula a été intéressée, il persiste souvent une baisse légère de la vision centrale.
A l’aspect craquelé de la région maculaire, correspond une légère décoloration du champ temporal de la papille ; c’est que les cellules ganglionnaires ont souffert d’être inondées par l’hémorragie.