Traumatismes de la cornée ; palais de la cornée

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Les palais contuses seront étudiées avec la traumatismes du globe.


Les plaies isolées de la cornée sont provoquées soit par des corps acérés (aiguille, plume, dent de fourchette, compas, épine de palmier, ciseaux à broder), soit par des instruments tranchants (canif, éclat de verre, bris de lunettes).

Symptômes

Dans les cas les plus favorables, la plaie est nette, les bords réguliers sont bien coaptés. La chambre antérieure, rapidement reformée, ne renferme pas de sang.

Dans la majorité des cas, il y a hernie de l’iris à travers la plaie.
Parfois, la plaie s’étend au delà de la cornée sur le corps ciliaire. Il peut y avoir hernie un corps ciliaire.

Évolution

Les plaies linéaires se coaptent rapidement ; elles laissent une opacité linéaire insignifiante.
Toute plaie de la cornée avec hernie de l’iris est déjà plus grave.

Une plaie à cheval sur le limbe, intéressant le corps ciliaire, est toujours très grave, les plaies du corps ciliaire se compliquant plus que les autres d’ophtalmie sympathique.

L’infection est la complication à redouter. Elle se manifeste d’abord par l’infiltration œdémateuse des lèvres de la plaie qui deviennent grisâtres ; un ulcère à hypopyon peut s’installer.

L’abcès annulaire de la cornée était autrefois la complication fréquente des plaies opératoires
La réaction irienne est habituelle même dans les cas les plus favorables. Elle cède habituellement aux instillations d’atropine.

Le tétanos était autrefois une complication fréquente des plaies de la cornée par mèche de fouet. Cette complication possible ne doit jamais être perdue de vue.

Traitement

La plaie est linéaire

La plaie est linéaire, elle n’a pas tendance à bâiller ; les lèvres sont bien coaptées.
Il faut intervenir le moins possible.

Il faut se contenter d’instiller un collyre antiseptique et une goutte d’atrophie, pour prévenir la réaction ciliaire et appliquer un pansement occlusif sur l’œil blessé, ou mieux sur les deux yeux.

Le malade, le plus souvent un enfant, est mis au repos, dans le plus grand calme, pendant 2 ou 3 jours. Moins on touchera l’œil, moins on risquera de provoquer une hernie de l’iris.

La plaie s’accompagne d’enclavement de l’iris

Un jeune garçon, c’est le cas le plus fréquent, s’est blessé à l’œil droit en coupant une ficelle avec un canif. L’accident vient d’arriver ; la plaie est nette ; la chambre antérieure ne contient pas de sang.

Simplement, l’iris fait hernie dans un angle de la plaie sous forme d’une petite saillie noire.

On pourrait être teinté de réintégrer purement et simplement l’iris hernié. Il ne faut pas se laisser tenter par la simplicité apparente de l’acte opératoire.

Le risque d’infection est trop grand. Il faut réséquer l’iris, après instillation locale de mercurochrome, en tirant légèrement sur lui pour l’amener plus franchement au dehors et réintégrer, s’il le faut à la spatule, les lèvres de l’iris.

On peut ne pas faire plus, si les lèvres sont alors bien coaptées et se contenter, pour terminer, d’appliquer un pansement occlusif, légèrement compressif, après avoir instillé, suivant le siège et l’étendue de la plaie : ésérine si la plaie est périphérique ; atropine, si la plaie est paracentrale.

Dès le lendemain, on instille de l’atropine, pour lutter contre la réaction ciliaire.

Si la plaie est irrégulière

Si la plaie est irrégulière, si les bords se coaptent mal, il faut, après résection de la partie herniée de l’iris, avoir recours à la suture de la cornée à l’aide de fils très fins, non perforants, placés e, U, loin de l’aire pupillaire.

Le recouvrement conjonctival peut être préféré à la suture cornéenne, si les lèvres se coaptent bien. Le recouvrement peut encore être indiqué après quelques jours, si la cicatrisation tarde à se faire ou si la chambre antérieure ne se reforme pas.

En cas de blessure par bris de verre, un examen attentif est nécessaire, si possible à la lampe à fente, car des éclats de verre peuvent se trouver dans la chambre antérieure.

Mais il vaut mieux, si les lèvres de la plaie sont coaptées, ne pas chercher à les enlever.

Ce qui compte, pour le moment, c’est la cicatrisation correcte de la cornée ; il ne faut pas risquer de provoquer une hernie de l’iris.

Il faut toujours, en présence d’une plaie de la cornée par instrument tranchant, discuter les indications de l’injection de sérum antitétanique.

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