La tension de l’artère centrale de la rétine

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L’examen ophtalmoscopique apporte, dans l’étude de l’hypertension artérielle des renseignements de très grande valeur.

La rétine est en effet le seul endroit du corps où l’on peut voir sur le vivant à un grossissement de 15 à 20 diamètres, les artérioles et les veines, étudier leur comportement, observer leurs lésions, constater aussi les désordres réalisés dans le réseau capillaire.

Bouchut disait déjà, en 1886, qu »examiner les vaisseaux de la rétine, c’est se renseigner sur les vaisseaux du cerveau.

e n’est pas une simple vue de l’esprit. Les mêmes altérations de sclérose artériolaire, on le sait aujourd’hui, existent en même temps sur les artérioles du cerveau et du rein.

L’examen ophtalmoscopique, plus que tout autre, renseigne sur l’évolution et le pronostic de l’hypertension artérielle.

L'hypertension artérielle
L’hypertension artérielle

Tension de l’artère centrale de la rétine

Les travaux de Bailliart sur la circulation rétinienne ont ouvert la voie, en France, à l’étude de l’hypertension artérielle et apporté un élément d’observation de grande valeur.

Mesurer la tension de l’artère centrale de la rétine est devenu un geste de routine, qui fait partie de tout examen ophtalmoscopique.

La tension de l’artère centrale de la rétine se mesure à l’aide de l’ophtalmo-dynamomètre de Bailliart, gradué en grammes.

Tandis que l’on pratique, à l’image droite, l’examen des artères sur le plan de la papille, ou sur ses bords, l’appareil est appliqué sur la sclérotique, normalement au globe, et l’on exerce rapidement une pression progressive.

L’apparition de la première pulsation artérielle indique la tension diastolique. C’est qu’alors la pression exercée par l’appareil, à travers l’œil formant coussin, équilibre la pression diastolique de l’artère. Elle est normalement de 30 à 35.

Si on augmente la compression jusqu’à disparition de toute pulsation artérielle, provoquant ainsi une cécité passagère, et si on commence la décompression, le retour de la première pulsation survient au moment où la pression systolique est équilibrée.

Le chiffre obtenu indique la pression systolique de l’artère ; elle est normalement égale à 40.

En raison de légères variations, les chiffres n’ont qu’une valeur relative et ne prennent leur signification qu’obtenus avec le même appareil, par le même observateur.

Dans l’hypertension artérielle, la tension de l’artère centrale de la rétine est élevée.

On dit qu’elle est légèrement élevée lorsque la tension diastolique, dont on se contente en pratique, atteint le chiffre de 50 à 60. On peut observer des tensions extrêmement élevées à 100, 120 et même 150.

Du point de vue ophtalmologique, si l’on fait abstraction des formes rares d’hypertension artérielle, qui ne sont pas sans intérêt pour l’ophtalmologiste, on peut distinguer schématiquement deux formes cliniques essentielles d’hypertension artérielle :

L’hypertension artérielle des sujets âgés, caractérisée anatomiquement par la sclérose artériolaire. C’est la maladie hypertensive.

L’hypertension des jeunes sujets : hypertension pâle de Volhard ou hypertension maligne.

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