Signes oculaires des abcès du cerveau

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L’abcès de l’encéphale s’installe le plus souvent à la suite d’une otite moyenne, compliquée ou non de mastoïdite ou de thrombo-phlébite du sinus latéral.

L’abcès

L’abcès du lobe frontal est une complication fréquente des sinusites frontales ; il est partiellement sournois.

L’abcès du cerveau est plus rarement la complication d’une infection de voisinage (furoncle du cuir chevelu, éryspèle de la face).

Il peut être la localisation d’une septicémie, d’une pyohémie, à staphylocoques, à streptocoques ou à pneumocoques (ostéomyélite, endocardite infectieuse, bronchiectasie, abcès du poumon).

Enfin, l’abcès peut être traumatique (fracture du rocher, plaie pénétrante de guerre, avec corps étranger.

Évolution en trois stades de l’abcès

L’abcès est anatomiquement caractérisé par son évolution en trois stades. Il y a d’abord un foyer d’encéphalite localisée, avec nécrose de la substance cérébrale ; puis formation d’une abcès mal collecté ; puis formation d’une coque qui encapsule l’abcès.

Dans les cas aigus, la mort peut survenir avant que l’abcès ait eu le temps de s’encapsuler. L’abcès une fois encapsulé, devient cliniquement latent ; il peut cependant se rompre et donner lieu à une méningite mortelle.

L’abcès du cerveau est d’un diagnostic difficile, car il est souvent cliniquement latent.

L'abcès du cerveau
L’abcès du cerveau

Il faut y penser. L’ophtalmologiste appelé à donner son avis ne doit laisser passer aucun signe susceptible de le révéler. Il doit savoir interpréter la valeur des signes.

On peut dire, en règle générale :

L’abcès, à la période aiguë ou subaiguë, se manifeste à la fois par des signes d’hypertension intra-crânienne et des signes d’encéphalite (œdème cérébral infectieux).

L’abcès, à la phase chronique, se manifeste comme une tumeur du cerveau. En présence d’un malade soupçonné d’abcès du cerveau, l’examen ophtalmologique doit être conduit de façon méthodique.

L’inspection déjà peut révéler des signes de grande valeur :

La paralysie

Une paralysie faciale, de type central, attire l’attention sur le lobe temporal.

Une déviation conjuguée des yeux est un signe de grande valeur, qui peut permettre, sinon de localiser exactement l’abcès, du moins d’indiquer le côté atteint.

Le nystagmus (par compression des voies vestibulaires dans le tronc cérébral) attire l’attention sur le cervelet.

L’inégalité pupillaire est fréquente ; la mydriase peut être le signe d’une irritation méningée.

La névrite rétro-bulbaire attire l’attention sur le lobe frontal.

Le revelé du champ visuel, lorsque l’état du malade le permet, peut montrer une hémianopsie homonyme en quadrant (lobe temporal) ou une hémianopsie homonyme de toute la moitié du champ si l’abcès est étendu au lobe pariétal ou au lobe occipital.

Une paralysie oculaire peut être due à l’hypertension intra-crânienne ou à la réaction méningée.

Cependant une paralysie du III, même un simple ptosis, peut être symptomatique d’un abcès du lobe temporo-sphénoïdal.

Une paralysie combinée du III et du VI, peut se voir dans un abcès cérébral, celle du III et du VI dans un abcès cérébelleux.

Une paralysie du regard attire l’attention sur le tronc cérébral (compression par abcès du cervelet).

La paralysie du regard
La paralysie du regard

L’examen du fond d’œil. Une simple hyperhémie papillaire unilatérale, le moindre flou des bords de la papille peut servir à indiquer le côté atteint. Les veines peuvent être dilatés et tortueuses d’un côté.

 

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