La paralysie oculaire et le système nerveux

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La paralysie oculaire est observée comme symptôme d’une affection bien déterminée du système nerveux.

Sa valeur s’affirme alors, non seulement pour la confirmation du diagnostic de l’affection causale, mais pour le diagnostic de localisation de la lésion.

Hypertension intra-crânienne

En présence d’un syndrome d’hypertension intra-crânienne, il importe d’être réservé dans l’interprétation d’une paralysie oculaire et se garder de lui attribuer inconsidérément une valeur localisatrice.

Hypertension intra-crânienne
Hypertension intra-crânienne

On doit savoir, en particulier, que la paralysie du VI, souvent bilatérale, est un signe d’hypertension intra-crânienne, sans plus, sans valeur localisatrice.

Elle est le plus souvent incomplète, transitoire ; elle disparaît lorsque l’hypertension diminue et récidive au cours de poussée nouvelles.

Elle ne vaut, comme signe de localisation, que par son association avec d’autres signes.

Une paralysie du III, observée dans le syndrome d’hypertension intra-crânienne, possède, par contre, une valeur réelle pour le diagnostic de localisation ; elle attire l’attention sur une tumeur voisine de la lame quadrigéminale.

Ictus apopelectique

Apparaissant dans les heures qui suivent un ictus apopelectique, par hémorragie ou ramollissement cérébral, la déviation conjuguée de la tête et des yeux ; elle permet d’affirmer la localisation corticale ou sous-corticale et de désigner le côté de la lésion.

Épilepsie jacksonienne

Comme signal symptôme d’une épilepsie jacksonienne, la déviation des yeux et de la tête attire l’attention sur le siège probablement frontal de la lésion.

Abcès cérébral

Si l’on soupçonne l’existence d’un abcès cérébral, d’origine otitique, la paralysie du III permet de localiser l’abcès dans le lobe temporo-shpénoïdal.

Processus méningé

Au cours d’un processus méningé, l’apparition d’une paralysie oculaire témoigne de l’atteinte des troncs nerveux dans les espaces méningés.

Hémorragie méningée

L’apparition d’une paralysie du VI, souvent bilatérale, n’a guère de valeur sémiologique. Par contre, une paralysie du III, apparaissant en même temps que les signes d’une hémorragie méningnée, est le plus souvent symptomatique d’un anévrysme de l’hexagone de Willis.

Hémorragie méningée
Hémorragie méningée

Méningite cérébro-spinale

Les paralysies oculaires sont un des signes les plus importants ; on les observe dans 25 % des cas. La paralysie du VI est la plus fréquente, puis celle du III. Ce sont le plus souvent de simples parésies caractérisées par leur variabilité.

Méningite tuberculeuse

A la période prodromique, encore mal caractérisée par des signes incertains, l’apparition d’une diplopie, souvent suffisante pour agacer l’enfant, qui s’en plaint, a une grande valeur sémiologique ; elle est ordinairement transitoire, souvent accompagnée d’inégalité pupillaire avec mydriase inégalement accusée.

Plus tard, à la période d’état, les paralysies oculaires offrent moins d’intérêt. La paralysie du III est la plus fréquente.

Dans la méningite tuberculeuse de l’adulte, il arrive que la paralysie oculaire soit le signe révélateur.

La méningite syphilitique

La méningite syphilitique de la base est localisée avec prédilection dans le région du chiasma et dans l’espace interpédonculaire.

La paralysie du III, pour cette raison, est de beaucoup la plus fréquente, la paralysie du VI n’est pas rare. Les paralysies oculaires de la syphilis méningée sont en général parcellaires, transitoires, sensibles au traitement.

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