Le phlegmon de l’orbite par thrombo-phlébite des veines orbitaire est la forme la plus grave de phlegmon de l’orbite.
Étiologie
Elle apparaît le lus souvent comme complication d’un furoncle de la face :
- lèvres
- nez
- sourcils
- front
L’infection se fait par les veines tributaires de la veine faciale qui, devenue veine angulaire dans l’angle supéro-interne de l’orbite, où elle reçoit l’affluent frontal, devient veine ophtalmique supérieure dans la traversée de l’orbite et aboutit au sinus caverneux.
La thrombo-phlébite des veines orbitaires est ainsi l’intermédiaire entre la phlébite de la veine angulaire et la thrombo-phlébite du sinus caverneux.
Exceptionnellement, la phlébite des veines orbitaires peut se manifester secondairement à une thrombo-phlébite du sinus caverneux, par voie rétrograde.
En pareil cas, la thrombo-phlébite du sinus caverneux provient :
Soit d’une thrombo-phlébite du sinus latéral, d’origine otitique, propagée par la voie du sinus pétreux supérieur ;
Soit d’une phlébites des plexus ptérygoïdiens, à la suite d’une amygdalite, d’une infection dentaire, propagée par la veine du trou ovale.
La thrombo-phlébite des veines orbitaires peut encore se voir comme complication de toute autre lésion inflammatoire située dans le territoire tributaire de la veine ophtalmique :
- orgelet
- dacryocystite suppurée
- érysipèle de la face
Le staphylocoque, le streptocoque, sont les agents habituels.
Anatomie pathologique
Il est très important de savoir, pour la conduite du traitement, qu’au stade initial de l’affection il n’y a pas de foyer suppuré.
L’ouverture du sac périostique de l’orbite ne donne issue qu’à un peu de sérosité louche. Le tissu cellulaire apparaît rouge, grisâtre.
Ce n’est qu’après quelques jours et souvent à l’autopsie que l’on découvre, sur le trajet des veines de minuscules abcès miliaires jaunâtres.
La lésion est une phlébite suppurée microscopique des veines de l’orbite. L’examen histologique montre une infiltration de cellules rondes autour des veines, dans tous les tissus de l’orbite (muscles, nerf optique).
Ce n’est qu’après quelques jours, si le malade survit, que l’on peut trouver les veines remplies, de pus ou de minuscules foyers périphlébitiques abcédés.
En cela, le phlegmon de l’orbite diffère totalement de l’abcès extra-périosté de l’orbite, que l’on observe comme complication des sinusites péri-orbitaires.
Symptômes
Chez un malade porteur d’un furoncle de la face, d’autant plus dangereux qu’il est d’allure insignifiante , la thrombo-phlébite du sinus caverneux s’annonce brutalement par un grand frisson, une température élevée à 40 – 41°, une céphalée atroce, localisée dans la profondeur de l’orbite et irradiée à la région occipitale.
Il y a insomnie, et souvent délire. Bientôt apparaissent les signes caractéristiques :
Les paupières sont œdémateuses, rosées. Une exophtalmie considérable s’installe : le globe est protrus directement en avant, absolument immobile, soudé dans l’orbite ; la pression sur le globe provoque une douleur poignante.
Le chémosis est toujours très prononcé, rosé, saillant entre les paupières.