Le nystagmus apparaît dans les affections du labyrinthe et dans les affections du système nerveux central.
Sommaire
Le nystagmus dans les affections du labyrinthe
Le nystagmus spontané, apparu à l’occasion d’une affection de l’appareil vestibulaire, traduit en général l’atteinte totale du labyrinthe.
Les signes sont caractéristiques :
Il bat le plus souvent du côté sain (signe de lésion labyrinthique) ;
Il a tendance à disparaître ; il s’accompagne de vertiges.
Ces caractères le distinguent, du moins dans les cas typiques, du nystagmus spontané d’origine centrale. On l’observe :
Dans les complications labyrinthiques des otites moyennes ;
Dans la labyrinthite syphilitique, congénitale ou acquise ;
Dans les névrites de l’acoustique (méningite cérébro-spinale) ;
Dans les tumeurs de l’angle ponto-cérébelleux.
Nystagmus dans les affections du systèmes nerveux central
Le nystagmus est un signe de grand intérêt ; il acquiert sa valeur sémiologique de sa confrontation avec le contexte clinique.
Le nystagmus d’origine centrale est le plus souvent horizontal pur, ou rotatoire pur, ou vertical. Les épreuves vestibulaires montrent un syndrome vestibulaire dysharmonique. Il ne s’accompagne pas de vertige.
Il a une valeur localisatrice ; il indique une lésion siégeant dans la zone dite nystagmigène, qui s’étend, au voisinage de la bandelette longitudinale postérieure, depuis la partie inférieure des noyaux vestibulaires jusqu’à la commissure postérieure et même jusqu’aux corps striés.
On admet schématiquement :
Un nystagmus gyratoire est dû à une lésion basse ;
Un nystagmus horizontal correspond à une lésion moyenne, à hauteur du noyau du VI et du centre des mouvements de latéralité ;
Un nystagmus vertical indique une lésion haute voisine de la commissure postérieure ou siège le centre des mouvements de verticalité ;
Le nystagmus associé à une paralysie oculaire serait l’indice d’une lésion nucléaire empiétant sur les voies vestibulaires.
On l’observe :
Dans les lésions bulbo-protubérantielles
Dans les lésions bulbo-protubérantielles voisines de l’aqueduc de Sylvius : syndrome de la calotte protubérantielle ; syndrome de Babinsky-Nageotte ; syndrome du noyau de Deiters ; parfois dans les syndromes d’Avellis ou de Jackson ; dans le syndrome de Wallenberg.
Apparaissant à la suite d’un traumatisme crânien, il peut être le signe d’une contusion du tronc cérébral.
Dans les tumeurs du tronc cérébral, un nystagmus vertical attire l’attention sur une tumeur voisine de l’aqueduc de Sylvius, à hauteur des tubercules quadrijumeaux.
La sclérose en plaques
Dans la sclérose en plaques, il existe dans 80 % des cas. Il est un symptôme de très grande valeur.
Il est manifeste dans le regard direct ou bien il ne se révèle que dans le regard latéral. (Les secousses nystagmiformes ont la même valeur que le nystagmus).
Il est le plus souvent à ressort, horizontal ou rotatoire, rarement vertical. Il peut être le signe d’une paralysie oculo-motrice.
Il est souvent la manifestation d’une paralysie des mouvements associés des yeux (paralysie du regard). Le nystagmus peut être, pendant des mois ou des années, le seul signe manifeste d’une sclérose en plaques.
L’encéphalite
Dans l’encéphalite, le nystagmus est fréquent, horizontal ou même vertical. Il est le signe d’une paralysie des mouvements associés des yeux.
La syphilis cérébrale
Dans le tabes et la syphilis cérébrale, il est rare (il ne faut pas le confondre avec l’ataxie oculaire du tabes).
La syringomyélie
Dans la syringomyélie, il est souvent rotatoire. Si le nystagmus bat en direction horaire, il indique que la lésion siège à gauche ; un nystagmus rotatoire en direction antihoraire indique une lésion du côté droit.
Un nystagmus purement rotataire central est un signe de syringobulbie.