Dans nos examens de routine, nous faisons l’examen du sens lumineux sans trop nous en rendre compte.
Lorsque, par exemple, nous relevons le champ visuel dans une chambre obscure, à l’aide de tests colorés, nous pratiquons en fait une étude du sens lumineux, et déjà très valable.
Les déficits visuels relevant de l’atteinte des éléments percepteurs de la rétine se trouve exagérés, rendus manifestes.
Il en est ainsi, on le sait, dans le cas de dégénérescence pigmentaire de la rétine.
Si l’on compare le champ visuel relevé en lumière diurne avec le champ visuel relevé en lumière atténuée, on se rend compte à quel point les moindres déficits des éléments percepteurs sont mis en évidences.
En vue d’une appréciation relativement plus exacte du sens lumineux, on recherche surtout :
- la plus faible intensité de lumière qui peut être perçue ; c’est le minimum lumineux perceptible (ou brillance minima perceptible) : sens lumineux brut
- la plus petite différence d’intensité qui peut être appréciée ; c’est le minimum différentiel
- l’amplitude d’adaptation à l’obscurité
On utilise pour cela l’un des innombrables appareils dérivés du photomètre de Förster (1875).
Le photomètre de Förster est une caisse que l’on place à hauteur des yeux, sur une table.
L’intérieur est noirci.
Par 2 ouvertures ménagées sur un côté, le sujet fixe un tableau situé au fond de la boîte et sur lequel sont tracés des traits noirs grossiers sur fond blanc.
Le tableau est éclairé par une source lumineuse devant laquelle est placé un verre opale qui rend l’éclairage uniforme ; un diaphragme d’Aubert gradué permet de varier l’intensité d’éclairage et de la mesurer.
La plupart des appareils proposés dérivent plus ou moins du photomètre de Förster :
- les échelles de Parinaud
- le photomètre de Charpentier
- l’adaptomètre de Nagel
- photoptomètre de Haas
Sommaire
Détermination du minimum lumineux
On mesure à quel degré d’intensité lumineuse l’oeil, adapté à l’obscurité (c’est-à-dire la rétine étant placée dans les meilleures conditions), est capable de distinguer la lumière qui apparaît ; on détermine ainsi le seuil lumineux.
Le sujet est d’abord placé dans un chambre parfaitement obscure pendant 40 minutes;
Il est bon de « fixer » la pupille par les instillations de pilocarpine.
Toujours dans la chambre noire, le malade est assis devant l’appareil et on éprouve d’abord un oeil, puis l’autre (l’oeil non examiné est couvert).
On ouvre progressivement le diaphragme jusqu’à ce que les traits soient reconnus sur le tableau.
La grandeur d’ouverture du diaphragme donne la mesure du seuil lumineux.
Tel est le principe de l’examen ; celui-ci varie naturellement dans le détail, suivant l’appareil utilisé.
Détermination du minimum différentiel
On apprécie la faculté que possèdent les yeux de reconnaître la moindre différence d’intensité de 2 surfaces éclairées.
Le sujet étant placé dans les mêmes conditions que pour l’étude du minimum lumineux, on fait varier l’éclairage derrière les 2 moitiés de l’écran.
Ce renseignement a peu de valeur en clinique.
Détermination de l’amplitude d’adaptation à l’obscurité
On peut aussi, au lieu de soumettre le sujet à l’obscuration préalable, le faire passer de la lumière à l’obscurité absolue et déterminer, à des intervalles réguliers de quelques minutes, le minimum lumineux.
on est ainsi renseigné sur le temps d’adaptation à l’obscurité et on peut tracer une courbe d’amplitude d’adaptation;
On peut également, dans ce but, utiliser les verres photométriques de Tscherning.
C’est une série de verres numérotés :
- le premier laissant passer 1/10 ème de l’intensité d’une source lumineuse déterminée standard
- le deuxième laissant passer 1/100 ème
- le dixième ne laissant passer qu’un dix-milliardième de lumière, tout juste appréciable par un sujet normal
Détermination de la perception d’acuité visuelle nocturne
On sait que l’acuité visuelle décline considérablement dans l’obscurité et ne dépasse guère 1/50 ème.
Il est cependant important de savoir jusqu’à quel point un sujet est capable d’apprécier les formes dans l’obscurité (conditions de guerre).
Le photoptomètre de Haas répond le mieux à ce mode d’examen.
Détermination du mode d’adaptation dans le passage de l’éblouissement à l’obscurité
Il serait intéressant, en pratique, de déterminer le mode d’adaptation dans le passage de l’éblouissement à l’obscurité.
C’est ainsi qu’il conviendrait de déterminer, chez un conducteur de poids lourds et surtout de transport en commun, dans quelle mesure il s’adapte de l’éblouissement par un phare à l’obscurité qui lui succède.
Les méthodes d’examen ne sont pas encore mise au point.