Les sens lumineux

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1986

L’appareil visuel possède une capacité exceptionnelle qui est de s’adapter à des variations de lumière du milieu ambiant.Nous passons d’une lumière d’intensité moyenne à une lumière vive ou à une obscurité relative, sans trop le remarquer, parce que le processus d’adaptation est assez rapide.

L’adaptation à l’obscurité

Celui qui sort de l’obscurité d’une chambre pour aller à la lumière du jour est d’abord ébloui.

Celui qui venant de la lumière solaire, entre dans la pièce obscure d’une maison, se trouve tout d’abord plongé ans l’obscurité complète.

Après quelques minutes, il entrevoit les meubles qui l’entourent.

Après 30 minutes, la pièce lui apparaît relativement éclairée : l’oeil est adapté à l’obscurité.

Oeil
Oeil

Vision crépusculaire

Une nouvelle fonction est entrée en jeu : celle du sens lumineux.

La rétine, à la faveur de l’obscuration, est devenue infiniment plus sensible à la lumière, grâce à l’intervention des bâtonnets et à la migration du pourpre visuel.

L’article externe des bâtonnets contient une substance photo-sensible : le pourpre rétinien, comparable aux sensibilisateurs des plaques photographiques et dont la désintégration complète libère la vitamine A.

Le pourpre rétinien, ou rhodopsine :

  • se décompose sous l’action de la lumière
  • se régénère dans l’obscurité

On admet, depuis les travaux de Parinaud et de V. Kries :

  • que les cônes représentent l’appareil sensoriel utilisé pour la vive lumière, capable de discerner les couleurs (vision photoptique)
  • que les bâtonnets représentent l’appareil sensoriel par quoi les yeux s’adaptent aux faibles éclairages (vision scotoptique)

Nous serions ainsi doués d’une vision diurne, avec vision des couleurs, liée aux cônes et une vision dans l’obscurité, liée aux bâtonnets.

Tandis que, pour l’oeil adapté à la lumière, le maximum de clarté dans le spectre était situé à 580 mµ (dans le jaune), pour l’oeil adapté à l’obscurité, il est à 520 mµ (dans le jaune-vert).

L’oeil adapté à l’obscurité est capable de discerner la moindre clarté, par contre il est devenu aveugle pour les couleurs.

Les places d’un tableau qui paraissaient avoir la même clarté à la lumière du jour, deviennent inégalement éclairées (phénomène de Purkinje).

  • un massif de fleurs rouges apparaît noir
  • un massif de fleurs bleues apparaît blanchâtre

C’est que la sensibilité de la rétine est devenue plus vive aux faibles longueurs d’onde.

La sensibilité de la fovea, liée aux cônes, a diminué.

Si nous voulons fixer dans l’obscurité un point encore visible, il disparaît ; il y a scotome centrale relatif ; l’acuité visuelle est abaissée à 1/ 50 ème.

Les troubles du sens lumineux sont fréquent : si on place devant l‘échelle d’acuité plusieurs sujets, tous doués d’une bonne acuité visuelle, et si l’on diminue progressivement l’éclairage, quelques-uns seulement continuent à lire les fins caractères ; d’autre ne peuvent plus les lires.

Ils ont un sens lumineux déficients.

Mais les déficits du sens lumineux ne présentent pas tous le même intérêt.

L’examen du sens lumineux, trop souvent négligé en clinique, nous renseigne sur la sensibilité de la rétine.

Plus précisément, il nous renseigne sur les déficits éventuels dans la structure des bâtonnets, sur les troubles survenus dans le fonctionnement du pourpre rétinien.

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