L’infection à méningocoques se fait en général par les voies respiratoires. Elle se manifeste en général sous forme d’épidémies.
Elle se traduit le plus souvent par une méningite cérébro-spinale, mais elle peut aussi se manifester sous forme d’un état septicémique ; on trouve le méningocoque à l’hémoculture.
L’allure de la maladie peut être fulminante : céphalée intense, prostration, délire, pétéchies ; le mort survient en moins de 24 h.
Plus souvent, elle évolue de façon aiguë, avec les signes d’une méningite suppurée.
Chez les jeunes enfants, l’affection évolue souvent de façon torpide sournoise, sous le tableau de la méningite basilaire postérieure chronique et évolue progressivement vers l’hydrocéphalie.
Les manifestations oculaires sont très fréquentes ; le fréquente varie suivant les épidémies.
Il est possible que la conjonctive serve de porte d’entrée au méningocoque.
La conjonctive à méningocoques
La conjonctive à méningocoques se voit souvent chez les infirmières, en période d’épidémie.
Elle débute par une hyperhémie conjonctivale et évolue comme une conjonctivite suppurée.
Le diagnostic peut être difficile avec une conjonctivite catarrale ou une conjonctivite à gonocoques ; il doit être confirmé par la culture.
Les malades atteints de conjonctivite doivent être considérés comme porteurs de germes.
Les signes oculaires
Les signes oculaires peuvent relever de la méningite elle-même :
Signe pupillaire
L’inégalité pupillaire est fréquente. Une mydriase unilatérale ou bilatérale, avec aréflexie pupillaire, peut être le signe d’une névrite transverse.
Les paralysies oculaires sont fréquentes : paralysies bilatérale du VI, paralysie parcellaire du III.
Elles peuvent se manifester par un strabisme temporaire, variable d’un jour à l’autre.
La névrite optique est une complication relativement rare. L’infection se fait pas les gaines du nerf optique.
La forme la plus intéressante est la névrite transverse , qui se présente sous le tableau de l’amaurose sans signe ophtalmoscopique.
L’enfant est complètement aveugle ; les pupilles sont en mydriase ; l’aréflexie pupillaire est totale.
Si la névrite est unilatérale, le réflexe consensuel est conservé. Il y a interruption de conduction dans le nerf optique.
Cependant le fond d’œil est normal. Assez souvent, il est vrai, il y a , au début, hyperhémie papillaire, ou même papillite et l’on voit après quelques semaines la papille pâlir et devenir apparemment atrophique.
Et cependant l’enfant recouvre la vision, de façon surprenante, après quelques mois, même dans les cas où la papille avait pris un aspect atrophique.
Le nystagmus
Le nystagmus est un signe de fâcheux pronostic.
Un ulcère de la cornée peut s’installer chez un malade prostré, du fait de la lagophtalmie.