Le traitement général du tabes appartient au neurologiste. Cependant, l’apparition d’un trouble oculaire exige l’intervention de l’ophtalmologiste.
Sommaire
Les paralysies de la période initiale du tabes
Les paralysies de la période initiale du tabes (sans doute parce qu’elles relèvent encore d’un processus méningé) sont essentiellement curables, parfois spontanément, en tout cas sous l’influence du traitement.
Il est bon de commencer par le cyanure de mercure, puis d’avoir recours à la pénicilline et de poursuivre par le mercure et le bismuth en cure associée -une série tous les 3 mois) ou encore par l’arsenic et le bismuth.
Les troubles pupillaires
Les troubles pupillaires n’imposent par eux-mêmes aucune indication thérapeutique. Le signe d’Argyll-Robertson et l’aréflexie pupillaire sont des troubles permanentes, dont il ne faut pas escompter la disparition.
L’atrophie optique du tabes
L’atrophie optique du tabes offre un problème thérapeutique des plus ingrats.
Certains esprits se sont élevés contre le traitement antisyphilitique du tabes, sous prétexte qu’il est inutile et qu’il peut être dangereux ; on l’a vu imprimer ne progression rapide à l’allure de la maladie.
En réalité, le tabes étant une affection syphilitique, le traitement antisyphilitique seul offre au malade une perspective d’amélioration, quand l’atrophie est au début t tant qu’il reste un reliquat de vision.
Il ne faut pas perdre de vue, d’autre part, que le tabes est souvent associé à une méningite syphilitique de la base du cerveau, mal éteinte, et que l’atrophie optique peut être due à une névrite interstitielle d’origine méningitique.
Cette notion, que nous devons à P. Marie et Guillain, à Leri et Bourdier, est féconde au point de vue thérapeutique, parce qu’elle invite à poursuivre la lutte abandonnée par ceux qui admettent une dégénérescence primitive du cylindraxe.
La notion de l’arachnoïdite opto-chismatique elle-même conduit à envisager le traitement chirurgical de l’atrophie optique.
Les neuro-chirurgiens, amenés par erreur à opérer un tabétique, n’ont-ils pas trouvé, de façon inattendue, le nerf optique comprimé par une bride méningée, par un vaisseau sclérosé ?
Toutes ces raisons invitent à ne pas abandonner l’espoir, à la vérité minime, d’une amélioration possible, sous l’influence du traitement.
La thérapeutique tissulaire elle-même ne doit pas être rejetée a priori. Les exemples ne manquent pas, dans d’autres domaines, où l’on est parvenu à arrêter l’évolution d’affections considérées comme inexorables.
Médicaments
Le mercure demeure le médicament de choix. Il doit être utilisé en premier lieu.
La pénicilline est également particulièrement indiquée dans le tabes.
L’arsenic, par contre, doit être manié avec prudence :
Les arsénicaux pentavalents doivent être formellement proscrits. Des aggravations incontestables ont été observées ; on a vu une cécité subite ou rapide s’installer à l’occasion du traitement.
Les arsénicaux trivalents se semblent pas présenter de danger pour le nerf optique ; ils peuvent être utilisés avec prudence.
Le bismuth est particulièrement recommandé par Bielshowsky.
L’iodure est considéré comme médicament d’entretien.
D’autres indications thérapeutiques peuvent être envisagées, tenant compte du rôle joué par le sympathique dans les manifestations oculaires du tabes (infiltration stellaire, sympathicectomie péri-artérielle).
L’acécoline est utilisée comme vaso-dilatateur. Les instillations de pilocarpine ont été recommandées par Lauber, en raison du rôle que jouerait l’hypertonie oculaire dans l’évolution de l’atrophie optique.
Le traitement doit être surveillé par l’ophtalmologiste. Surveillant l’acuité visuelle, le champ visuel, l’adaptation rétinienne, il peut surprendre les signes éventuels d’une aggravation et interrompre à temps le traitement.