Ce tableau clinique que nous venons de décrire et qui sa déroule le plus souvent de façon assez schématique, pour se trouver modifié :
Suivant la morphologie des opacités
Sommaire
Formes cliniques
Celles-ci apparaissent habituellement à la périphérie de la cornée. Mais elles peuvent se localiser au centre : forme centrale, et rappeler par leur disposition la kératite disciforme forme nodulaire.
Elles peuvent s’ordonner en figures circulaires, centrées par le bouquet vasculaire venu du limbe : forme annulaire de Vossius ; cette dernière laisse comme reliquats des opacités en feuille de palmier tout à fait caractéristiques.
Suivant la vascularisation
Il est exceptionnel qu’une kératite interstitielle évolue sans que la vascularisation apparaisse à un moment donné forme avasculaire.
Kératite interstitielle unilatérale
La kératite interstitielle est pour ainsi dire toujours bilatérale ; elle frappe d’abord un œil puis, après trois semaines, l’autre œil.
Il y a cependant des formes apparemment unilatérales. Elles sont devenues, ces dernières années, relativement fréquentes.
Il arrive que le second œ ne soit atteint que quelques années après le premier œil.
C’est pourquoi il convient d’être réservé avant d’affirmer le caractère unilatéral et il est bon de prévenir les parents que, très probablement, quelque jour, le second œil sera atteint.
Complication
Le tractus uvéral
Nous avons dit que le tractus uvéral participe toujours plus ou moins au processus.
Son atteinte se manifeste, au cours de l’évolution de la kératite interstitielle, par les signes d’irido-cyclite, accompagnés souvent de précipités abondants.
Il convient d’avoir toujours présente à l’esprit cette notion et de ne pas omettre d’examiner le fond d’œil du côté sain avant que cet œil ne soit atteint à son tour.
On pourra ainsi observer, assez souvent, dans la région pré-équatoriale, les signes d’une choroïdite de la syphilis congénitale.
Le déséquilibre du tonus oculaire
C’est une manifestation habituelle de la kératite interstitielle, surtout dans les formes graves : il y a tantôt hypotonie du globe, tantôt hypertension.
Un certain nombre de malades conservent, à l’époque de la guérison, une tension exagérés du globe qui aboutit à l’instillation d’une hydrophtalmie, d’un kératoglobe, d’une sclérectasie antérieure.
La myopie elle-même s’installe souvent à la suite de la kératite interstitielle, sans doute à la faveur de l’hypertension.
Des troubles pupillaires : aréflexie totale, Argyll-Robertson, se manifestent parfois dans les mois ou les années qui suivent l’évolution d’une kératite interstitielle. Ils témoignent d’une atteinte profonde du système nerveux central par la syphilis.
Pronostic
On n’observe plus actuellement les résultats désastreux que l’on observait si souvent autrefois. La plupart des malades, à la condition qu’ils soient convenablement traités, recouvrent une vision voisine de la normale.
Diagnostic
Le dioagnostic de la kératite interstitielle n’offre le plus souvent aucune difficulté, tellement sont caractéristiques les signes du début et les phases évolutides de la maladie.
La recherche doit toujours être faite des autres sigmates de la syphilis congénitale : surdité, dents d’Hutchinson, arthropathie bilatérale des genoux, ostéopériostite. La réaction de B. -W., presque toujours positive, est décisive.
Une réaction négative doit éveiller le doute sur le diagnostic ; elle invite à envisager l’étiologie tuberculeuse possible d’une kératite paranchymateuse.