Comme règle et principe général, on doit se souvenir, lorsqu’il s’agit de corriger un oeil humain amétrope, qu’il ne s’agit pas là d’un « oeil de démonstration » comme il s’en trouve dans les salles de travaux pratiques de Physique Médicale.
Les verres doivent :
- assurer une bonne correction du vice de réfraction
- être bien supportés
- apporter le « confort visuel »
A voir avant la prescription des verres
Il ne faut pas prescrire systématiquement le verre qui corrige de façon totale le vice de réfraction que vient de révéler l’examen, car il n’est pas toujours bien supporté.
La correction théoriquement la meilleure n’est pas toujours la correction qui pratiquement donnera satisfaction au malade.
Il faut tenir compte en effet : de l’accommodation (qui varie avec l’âge et avec l’état de la réaction, de la convergence, de la vision binoculaire et aussi de l’état nerveux du malade lui-même).
Il faut poser en principe que le plus souvent, en fait, la correction la plus simple est aussi la meilleure.
- si la myopie par exemple, tout au moins chez le jeune sujet et après un certain entraînement, peut et doit être corrigée, la correction étant alors souvent mal supportée
- de même, la correction d’un astigmatisme léger, s’il est unilatéral et conforme à la règle, est assez souvent mal supportée avant l’âge de la presbytie
- de même, on devrait toujours compléter la correction optique par l’examen de la vision binoculaire, avant et après correction ; une hypermétropie ou une myopie ne se corrigent pas de même façon, suivant que le sujet est exo- ou ésophorique
Détermination
Si le sujet, dont on vient de déterminer le vice de réfraction, porte déjà des verres qu’il convient de changer, on doit tenir compte de la correction qu’il est habitué à porter et de la qualité des verres qu’il porte.
Pour reconnaître la nature et le degré approximatif des verres que porte habituellement le malade et qu’il ne manque pas de nous présenter, nous pouvons nous baser simplement sur le sens du mouvement que subit le barreau d’une fenêtre ou la ligne d’un livre imprimé, lorsque nous déplaçons le verre devant notre oeil :
- avec un verre plan, il n’y a aucun déplacement apparent du barreau de fenêtre ou des lignes du livre
- avec un verre convexe, les caractères apparaissent plus gros et ils se déplacent rapidement en sens inverse du mouvent que l’on imprime au verre ; Ils sont d’autant plus gros et se déplacent plus rapidement que le verre est plus fortement convexe
- avec un verre concave, la ligne imprimée se déplace lentement dans le sens du mouvement imprimé au verre ; les caractères sont d’autant plus petits et se déplacent plus rapidement que le verre est plus concave.
- avec un verre cylindrique, les caractères ne se déplacent pas si le verre est mobilisé parallèlement à l’axe du cylindre ; ils se déplacent lorsque le verre est mobilisé perpendiculairement à l’axe du cylindre
On peut aussi déterminer la valeur dioptrique d’un verre donné en cherchant le verre qui neutralise l’effet de déplacement.
La règle de Parent est d’un usage commode.
On peut la déterminer à l’aide du cylindrosphéromètre.
Avec les verres modernes, il est indispensable et d’ailleurs plus pratique d’utiliser le fronto-focomètre.