Corrosions de la cornée par les acides ou bases

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Corrosions de la cornée par les acides ou par les bases sont des brûlures professionnelles.

Ce sont des brûlures professionnelles : projection d’acide sulfurique, d’acide chlorydrique, d’acide nitrique, explosion d’acide fluorhydrique, projection de lessive de soude, d’ammoniaque, projection de chaux vive.

Ce sont aussi des brûlures accidentelles : bris de bouteille contenant de l’acide chlorydrique fumant, ou des brûlures par attentat criminel.

L’eau bouillante elle-même peut détruite les couches superficielles et provoquer une opacité complète de la cornée.

Le réflexe de clignement ne joue pas ; l’œil est ouvert, la conjonctive et la cornée sont atteintes en même temps que les paupières.

La brûlures peut être légère, si l’acide est extrêmement dilué et projeté en faible quantité, ou si un grand lavage sous le jeu du robinet a été immédiatement pratiqué.

Les téguments de la face présentent une teinte érythémateuse ; les paupières sont enflées ; le blépharospasme est très accusé ; le larmoiement est intense.

La conjonctive est rouge, hyperhémiée ; la cornée présente de minuscule exfoliations de l’épithélium, qui prennent les colorants. La guérison se fait en quelques jours.

La conjonctive hypérhémiée
La conjonctive hypérhémiée

Le plus souvent, ces brûlures sont extrêmement graves.

La conjonctive

La conjonctive, immédiatement après l’accident, est pâle, d’un blanc mat, infiltrée de petites suffusions hémorragiques noirâtres.

L’examen à la lampe à fente montre les vaisseaux fragmentés bourrés par endroits de globules rouges immobiles.

La conjonctive est frappée à mort. Elle devient bientôt ecchymotique. Après quelques jours, elle se détache sous forme de haillons, laissant à nu la sclérotique, elle-même terne.

La cornée

La cornée, immédiatement après l’accident, peut être :

  • trouble
  • terne
  • opalin
  • porcélainée
  • criblée de petites taches opaques
  • aspect blanc d’œuf cuit

Elle peut aussi être parfaitement transparente. La sensibilité de la cornée est généralement très diminuée, souvent complètement abolie.

Il arrive que la cornée, transparente au cours des premiers jours, se trouble subitement et se nécrose vers l’ 8e ou le 10e jour.

Peu à peu, au cours de la cicatrisation, s’installe un c et souvent un ankyloblépharon total. Les paupières se ferment peu à peu au-devant de l’œil aveugle, irrémédiablement soudées au globe.

Forme étiologique de la brûlure

Brûlure par les acides

Les acides détruisent l’albumine des tissus ; ils forment d’emblée une escarre sèche, qui limite l’action corrodante.

Brûlure par les acides
Brûlure par les acides

Les lésions demeurent telles qu’elles ont été réalisées au moment de l’accident. Elle peuvent être d’emblée très graves ; elles ne s’aggravent pas par la suite.

Brûlures par les alcalis

Les alcalis, au contraire, dissolvent les albumines des tissus ; ils forment une escare molle. Ils sont caractérisés par le pouvoir qu’ils ont de continuer à agir lentement, longtemps après la brûlure, et de pénétrer peu à peu dans les tissus.

L’ammoniaque provoque des brûlures particulièrement redoutables qui se terminent le plus souvent par la cécité.

L’allure, innocente au début, se transforme de façon catastrophique vers le 8e jour.

La cornée, après l’accident, est transparente ; elle semble normale et hors de danger ; mais elle est absolument insensible.

Toute réaction inflammatoire cède en peu de jours. La pupille demeure cependant en myosis. Vers le 8e ou le 10e jour, s’installe une iritis, à hypopyon mêle de sang.

La pupille
La pupille

La cornée se trouble, devient œdémateuse. On assiste à la forme de la cornée, bientôt suivie de panophtalmie.

Si la brûlure guérit, une cataracte s’installe habituellement par la suite. La chaux provoque des brûlures également sournoises dans leur évolution.

Des particules de chaux peuvent séjourner dans les culs-de-sac conjonctivaux, s’incruster dans le chémosis au voisinage du limbe ; dans la cornée, elles rongent alors en profondeur jusqu’à la descemet.

La cornée prend une teinte laiteuse ; elle peut s’ulcérer au limbe, entraînant le prolapsus de l’iris.

Le pronostic des brûlures de l’œil est, on le voit, souvent extrêmement grave.

Il es difficile à formuler au moment de l’accident. Il convient d’être réservé, en présence d’une brûlure par l’ammoniaque ou par la chaux ; la cornée, parfaitement transparent le premier jour, peut se mortifier secondairement.

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