Il s’agit le plus souvent d’un ébranlement à distance du globe par grave traumatisme du massif facial, ou non de fracture de l’orbite.
Ébranlement à distance
Le globe oculaire est ébranlé ; le tronc du nerf optique est distordu par torsion autour de son axe. L’arbre vasculaire est ébranlé, comme un arbre vasculaire par l’orage ; les artères ciliaires postérieures, tiraillées dans leur traversée de la coque sclérale supportent particulièrement le dommage.
Lorsqu’il s’agit de plaie transfixiante du massif facial par coup de feu, le mécanisme st le même.
L’œil, amarré en arrière par le nerf optique est ébranlé, soulevé, secoué comme un sous-marin immergé assailli par une lame de fond venant le prendre par-dessous.
Ces heureuses comparaisons suffisent à faire comprendre la physiologie pathologique des lésions obsrevées à l’ophtalmoscope.
Il peut s’agir d’une contusion directe : coup de pierre, coup de bâton, atteignant le globe à travers les paupières.
Il y a le plus souvent syndrome traumatique du segment antérieur, auquel sont associées des lésions des membranes profondes.
Si la contusion directe a porté en arrière de l’équateur, le syndrome traumatique du segment postérieur peut exister seul.
En pareil cas, la sclérotique est déprimée, puis elle revient sur elle-même en raison de son élasticité, tandis que la choroïde saigne, et que la rétine, soulevée par l’exsudation, se décolle.
Commotion de la rétine
Le syndrome commotionnel est bien caractérisé à la fois par les signes ophtalmoscopiques et par l »évolution du trouble visuel.
Dès les premiers instants qui suivent le traumatisme, le blessé éprouve une baisse visuelle considérable de l’œil atteint.
Cependant, après quelques minutes ou quelques heures, la vision revient en partie.
L’examen ophtalmoscopique, à ce moment, montre un trouble laiteux grisâtre, bleuté, de la rétine.
Le trouble rétinien occupe tout le pôle postérieur autour de la papille et de ma macula. Ses limites sont parfois assez nettes, sinueuses, plissées, moirées de stries blanchâtres qui sont des reflets.
On peut voir la rétine dessiner des ondulations concentriques à la papille. Les vaisseaux sont soulevés à la surfaces du trouble œdémateux ; ils apparaissent plus volumineux, plus sombres, légèrement onduleux ; l’œdème se poursuit le long des vaisseaux sous forme d’un halo blanchâtre, bien au delà du trouble laiteux qui occupe le pôle postérieur.
La macula tranche dans le truble laiteux par sa teinte rouge sombre, dite tache rouge cerise de la macula.
Après 2 ou 3 jours, le trouble œdémateux de la rétine s’atténue puis s’efface. Le halo autour des vaisseaux persiste plus longtemps.
En même temps la vision s’améliore ; en l’espace de quelques jours elle est redevenue normale.
La commotion de la rétine est l’expression d’un trouble exsudatif sous-rétinien, en relation sans doute avec l’attention des artères ciliaires dans leur traversée de la coque sclérale.
Le tableau clinique de la commotion de la rétine ainsi caractérisé par : L’image ophtalmoscopique caractéristique ;
Le trouble essentiellement fugace de la vision.
Il faut bien souligner que l’image ophtalmoscopique à elle seule ne permet par de dire : syndrome commotionnel.
Il arrive que le trouble visuel persiste ou s’aggrave. En pareil cas, il y a bien image ophtalmoscopique de commotion, mais cette image dissimule des altérations plus profondes qui ne se manifesteront que plus tard, une fois dissipé le trouble œdémateux.