L’anisocorie ou inégalité pupillaire congénitale

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1951

L’inégalité pupillaire ou anisocorie enfin peut se présenter à titre absolument isolé, en dehors de toute manifestation pathologique.

On dit alors trop volontiers qu’elle est congénitale. L’anisocorie congénitale est rare. Elle ne peut être affirmée que lorsqu’elle a été constatée dès la première enfance.

Nous sommes tellement accoutumés à observer ce signe dans les diverses manifestation de la syphilis des centres nerveux; que le réflexe de l’ophtalmologiste est de rattacher ce signe à la syphilis.

Nous savons d’autre part que l’inégalité pupillaire peut précéder de plusieurs années l’apparition des signes nerveux.

C’est pourquoi la constatation fortuite d’une inégalité pupillaire que rien n’explique doit conduire :  à l’examen des réactions sérologiques d’abord, à l’examen du liquide céphalo-rachidien ensuite.

Si les réactions sérologiques sont négatives, rien ne justifie vraiment un traitement antisyphilitique.

La valeur sémiologique de l’inégalité pupillaire est alors provisoirement laissée en suspens.

Parfois cependant, l’abolition des réflexes tendineux, découverte à l’occasion d’une mydriase uinilatérale, pourrait faite penser à un tabes au début.

C’est en pareil cas qu’il faut se garder d’une erreur de diagnostic communément commise autrefois. Il faut très bien connaître le syndrome d’Aide.

La pupille tonique

La pupille tonique — syndrome d’Adie — On observe parfois des réactions anormales de la pupille, caractérisées par la lenteur des réactions, la lenteur du retour à la normale après contraction.

Tout se passe comme si les mouvements de la pupille étaient freinés. Saenger décrivait ces cas sous le nom de réaction pupillaire myotonique.

Adie, en 1932, après G. Weills et Reis, a attiré l’attention sur un syndrome caractérisé par la réaction myotonique de la pupille associée à l’abolition des réflexes tendineux. Il s’agit d’une affection bénigne, sans rapport avec la syphilis.

Symptômes

L’affection s’observe le plus souvent chez une jeune femme. Son attention a été attirée par la dilatation anormale de la pupille, d’un côté. Le syndrome est caractérisé par :

La mydriase unilatérale

La mydriase unilatérale, parfois très marquée, variable au cours d’une même journée ;

La pupille ne réagit pas à la lumière, apparemment du moins. le réflexe direct et le réflexe consensuel semble abolis.

Cependant, le réflexe photo-moteur est rarement complètement aboli.

Si le malade est placé dans une chambre obscure, la pupille se dilate encore davantage. Si on amène alors rapidement le malade à la vive lumière, la pupille se contracte mais lentement et faiblement.

La réaction de la pupille à la vision de près est elle-même freinée

Si l’on recommande au malade de fixer intensément et longuement un objet rapproché, la pupille ne se contracte qu’après quelques minutes.

Elle se contracte lentement, mais la contraction est complète au point que la pupille se met en myosis serré.

A partir du moment où cesse la convergence, la pupille ne revient que très lentement à la normale :

La pupille réagit de façon normale et même exagérée aux différents collyres. Il y a souvent un trouble de l’accommodation. Le malade se plaint d’un trouble visuel lorsqu’il passe de la vision de près à la vision au loin, et inversement comme si l’accommodation était elle-même freinée.

Trouble visuel
Trouble visuel

Les réflexes tendineux, parfois les achilléens seuls, parfois tous les réflexes tendineux, sont abolis.

Les réactions sérologiques, dans le sang et dans le liquide céphalo-rachidien, sont négatives.

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