Altérations de la choroïde avec la tuberculose

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Les altérations de la choroïde peuvent s’observer au cours d’une tuberculose milliaire aiguë comme manifestation de la bacillémie tuberculeuse.

Bien connues depuis les travaux de Bouchut, elles ne sollicitaient plus depuis longtemps l’attention des ophtalmologistes.

Le traitement à la streptomycine, parce qu’il permet d’entrevoir la guérison d’une milliaire, a réveillé l’intérêt ; il confère une grande importance aux constations ophtalmologiques.

Les lésions de la choroïde ne se traduisent cliniquement par aucun signe ; elles demandent à être recherchées systématiquement et avec le plus grand soins.

La choroïde
La choroïde

Les fines granulations milliaires

Ce sont rarement observées. Elles apparaissent comme une efflorescence, comme un semis de taches perlées, le plus souvent dans la région équatorial et dans les parties périphériques de la choroïde.

Elles laissent comme reliquats de petites pouchetures d’un jaune chamois, parfois cernées de points pigmentés. Ces reliquats rappellent l’aspect poivre et sel considérer jusqu’ici comme appartement à la syphilis congénitale.

Chez un sujet âgés atteint depuis des années de choroïdite tuberculeuse, récidivante, on peut voir, à un moment donné, une efflorescence des granulations miliaires se faire dans la région maculaire au centre d’un foyer hémorragique.

Les granulations choroïdiennes

Les granulations choroïdiennes, plus habituellement observées, apparaissent sous forme de petits boutons blanc lumineux, à bord flou, duveteux, clairsemés dans le champ du fond d’œil.

Elles évoluent rapidement, ne laissant comme reliquat qu’une tache discrète blanche à bords frangés ou une petite tache circonscrite, d’un jaune chamois.

Après quelques mois, un peu de pigment peut se montrer au centre ou sur le bord de la tache.

Le tubercule choroïdien

Il se manifeste sous forme d’un bouton de choroïdite, de la largeur d’une diamètre papillaire ou davantage ; il évolue vers la formation d’une plage atrophique plus ou moins pigmentée.

Le tuberculome

Au cours d’une miliaire, chez un adolescent, le tubercule congloméré peut s’observer sous forme d’une masse exsudative saillante, bossuée, parsemée d’hémorragies, au-devant de laquelle les vaisseaux de la rétine paraissent incurvés, voilés dans le trouble.

Au cours de l’évolution on voit ce foyer devenir bossué ; ses contours se précisent ; des granulations miliaires l’entourent comme des satellites.

Puis le foyer s’affaisse, se teinte de pigment grisâtre et aboutit, après des mois, à une large plage atrophique, à contours polycycliques, bordée de pigment.

Nous savons ainsi, l’étiologie étant connue, que ces diverses lésions appartiennent à la tuberculose.

Lorsque nous les observons en dehors de la tuberculose miliaire, nous pouvons les reconnaître, les identifier ; nous sommes autorisés, jusqu’à un certain point, à les considérer comme relevant de la tuberculose.

Le plus souvent en effet, et tout à l’opposé de cette première série de cas, la choroïdite s’observe chez un sujet apparemment bien portant.

La nature tuberculeuse de la lésion serait difficile à accepte si la notion n’était actuellement bien établie que, d’un foyer tuberculeux ancien et connu ou de quelque foyer latent, un essaimage de bacilles peut se faire par voie sanguine, que des toxines peuvent être transportées ou encore qu’un état d’allergie est installé.

La choroïdite tuberculeuse se manifeste pour la première fois chez un adolescent ou un adulte jeune.

Elle peut récidiver à intervalles très éloignés, jusqu’à un âge avancé. Elle laisse, comme toute choroïdite, des reliquats indélébiles.

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