Dans le tarse sont logées les glandes de Meibomius, glandes sébacées au nombre de 30 à 40 par paupière, orientées perpendiculairement au bord libre.
Les acini sont groupés autour d’un long central, qui s’ouvre au bord postérieur de la marge.
Sur ce bord glandulaire sont rangés, régulièrement espacés, les orifices, bien visibles à la lampe à fente.
La pression sur le tarse exprime une goutte de liquide blanchâtre, fait de graisses saponifiées, d’acides gras et de cholestérine, dont le rôle est de lubrifier la paupière.
Le sac conjonctival est imperméable à l’eau, ce dont on peut se convaincre lorsqu’on cherche à vaincre le blépharospasme dans le cas de conjonctivite intense : l’ouverture donne issue à une giclée abondante de liquide.
Sommaire
Séborrhée des glandes de Meibomius
C’est une hypersécrétion, fréquente à la puberté ou à la ménopause. Il se forme, à l’orifice des glandes, des gouttelettes blanches.
La sécrétion s’accumule en mousse blanche au bord des paupières, surtout au voisinage des angles. Cette séborrhée peut être gênante par les démangeaisons qu’elle provoque.
Le traitement consiste dans le massage des glandes, à l’aide d’une baguette de verre.
Lorsque les glandes sont vidées, on fait un lavage avec une solution faible de bicarbonate de soude. On peut appliquer ensuite une pommade à l’ichtyol.
Concrétions des glandes de Meibomius
On observe souvent à la paupière inférieure, chez le vieillard, des concrétions dues à la rétention du contenu sébacé.
Elles se voient sous forme de traînées grisâtres perpendiculaires au bord libre. l’incision donne issue à un calcul en forme de noyau de datte, translucide.
Dans d’autres cas ce sont de petits calculs blancs crayeux, acérés, qui font saillie à la surface de la conjonctive.
Ils peuvent donner lieu à une inflammation locale et le calcul apparaît alors serti au centre d’une auréole rouge vif. On l’ouvre comme un abcès et on extrait le calcul.
Ces calculs sont souvent la cause de petits ulcères localisés à la partie inférieure de la cornée, qui récidivent tant que la cause n’a pas été découverte et le calcul extrait.
Chalazion
Tumeur inflammatoire des glandes de Meibomius, sorte de granulome développé dans l’épaisseur du cartilage tarse, le chalazion se présente à l’observation avec une extrême fréquente.
Après un développement lent, progressif et indolore, il apparaît au jour, une fois constitué, sous des formes cliniques diverses :
Chalazion externe
Le malade remarque un épaississement disgracieux de la paupière, sensible à la palpation.
A la partie moyenne de la paupière supérieure, ou au voisinage des commissures, correspondant au cartilage tarse, on voit la peau soulevée par une petite tumeur hémisphérique, du volume d’une lentille ou d’un pois.
La peau est normale ou légèrement hyperhémiée, mobilisable au-devant de la tumeur. Le doigt qui palpe perçoit un nodule adhérent au cartilage tarse, à peine douloureux.
Si on éverse la paupière, la conjonctivite tarsienne, en regard de la tumeur congénitale, montre une teinte grisâtre, cernée de rouge, qui contraste avec la teinte jaune chamois uniforme de la conjonctive. Une induration cartonnée du tarse est manifeste.
Chalazion interne
L’attention est attirée par le larmoiement, par une conjonctivite légère, par une impression de tension douloureuse, la paupières est un peu œdématiée.
Lorsqu’on éverse avec le doigt la paupière inférieure ou lorsqu’on renverse avec le releveur de Terson la paupière supérieure, on se trouve en présence d’une tumeur inflammatoire saillante, ovoïde, translucide, grisâtre ou jaunâtre, opaline, entourée d’une zone hyperhémiée.
Parfois des végétations rouges ou un véritable granulome occupent la conjonctive à la surface du chalazion.
Plusieurs chalazions peuvent confluer en une masse fongueuse : tarsite meibomienne diffuse.