Les sinus péri-orbitaire entourent l’orbite sur une grande partie de son étendue.
Considérations anatomiques
Leur muqueuse n’est séparée du périoste orbitaire que par une lame osseuse papyracée. On pourrait dire que le sac périosté de l’orbite est enveloppé dans les sinus péri-orbitaires comme un sorbet dans un cornet de biscuit.
Au sommet de l’orbite le nerf optique est au voisinage immédiat des cellules ethmoïdales postérieures et du sinus sphénoïdal ; il imprime son trajet dans la paroi du sinus sphénoïdal.
Les expansions tumorales des sinus refoulent le contenu de l’orbite et se manifestent par l’exophtalmie.
Les épithéliomas des sinus peuvent se propager dans l’orbite.
Les sinusites suppurées aiguës s’accompagnent souvent de fluxion de l’orbite Elles peuvent donner lieu à un abcès sous-périosté de l’orbite.
Les sinusites antérieure ne représentent pas une menace grave pour l’avenir de la vision.
Il n’en est pas de même des sinusites postérieure qui s’accompagnent souvent de névrite optique.
Les plus graves sont les pansinusites suppurées chroniques, cliniquement latentes, surtout lorsqu’elles sont spontanément fistulisées dans l’angle supéro-interne de l’orbite.
Elles sont compatibles avec un bon état général, au moins apparemment. Mais elles peuvent conduire à la cécité totale, bilatérale.
On observe, au fond d’œil, les signes d’une papillite. On peut voir, avec le temps, s’installer les signes d’une thrombose inflammatoire des veines de la rétine : les veines sont cernées d’un halo blanc de périphlérite ; puis apparaissent des hémorragies hérissées le long des parois veineuses.
Les signes d’une oblitération progressive de l’artère centrale se manifestent par l’aspect grêle des artères, leur transformation en tractus blancs.
L’atrophie optique s’installe ainsi peu à peu. L’intervention chirurgicale, en pareil cas, si prudence qu’elle soit, peut être désastreuse pour le nerf optique ; la cécité se complète en quelques jours.
La cécité
La cécité peut s’installer brutalement, de façon dramatique. Chez une femme encore jeune, la cécité de l’œil gauche s’était installée brutalement, en quelques heures, cécité totale, avec mydriase et aréflexie pupillaire absolue ; le réflexe consensuel était conservé.
Au fond d’œil, les signes étaient ceux d’une papillite. Du côté droit, le fond d’œil était normal, la vision égale à 10/10.
L’opération pratiquée 3 semaines plus tard permit de faire un évidement large de tous les sinus remplis de pus et dont les parois osseuses étaient nécrosées.
On voyait, à travers la cloison sagittale du sinus sphénoïdal largement ouvert, la muqueuse trouble du sinus sphénoïdal droit ; mais on décida de ne pas l’ouvrir.
Les suites opératoires furent simples et la malade rentra chez elle au 12e jour. Dans le train qui l’emmenait, subitement, en quelques minutes, elle devint complètement aveugle de l’œil droit.
C’est complètement aveugle qu’elle arriva chez elle. Heureusement, après quelques jours, un peu de vision reparu du côté gauche opéré, jusque-là totalement aveugle.
Lorsque la malade fut ramenée, la cécité de l’œil droit était absolue ; la pupille était en mydriase, immobile. On opéra le côté droit quelques jours plus tard.
Tous les sinus avaient une muqueuse fongueuse ; ils renfermaient un liquide louche, mais pas de pus véritable. Un peu de vision fut heureusement récupéré en quelques semaines.