Les tumeurs des paupières sont de natures infiniment variée.
On observe, dans la région des paupières, de petites formations tumorales, superficielles, multiples, en semis.
Les téguments des paupières semblent être, pour ces tumeurs, un lieu de prédilection. Elles sont développées dans l’épithélium, dans le derme, dans les glandes sudoripares et dans les glandes sébacées annexées aux follicules pileux.
On les reconnaît immédiatement à leur aspect.
Le xanthélasma
Les paupières sont le lieu d’élection du xanthélasma, qui peut cependant exister en d’autres endroits du revêtement cutané et des muqueuses. On l’observe chez la femme surtout, après 40 ans.
Le xanthélasma occupe en général les paupières des deux côtés, de façon symétrique. Il débute dans l’angle supéro-interne, d’où il progresse, entourant en fer à cheval la commissure interne d’abord, puis enveloppant les paupières en lunettes.
Il est formé de taches juxtaposées, isolées ou confluentes, disposées en carte de géographie.
La tache est de couleur jaune cireux ; sa surface est plane, son bord légèrement en saillie sur la peau avoisinante ; elle progresse de façon très lente, puis demeure stationnaire.
Le xanthélasma est formée d’un amas de cellules conjonctives du derme chargées de granulations lipoïdiques.
On l’observe chez des personnes apparemment bien portantes, à passé hépatique, parfois chez des diabétiques. Il y a souvent hypercholestérinémie prononcée dans le sang.
Le xanthélasma n’entraîne aucun trouble mais, s’il s’agit d’une femme, elle demande à en tête débarrassée en raison de l’aspect disgracieux.
L’extirpation, par excision du lambeau cutané où sont incluses les cellules xanthomateuses, suivie de suture des lèvres de la plaie, est le traitement de choix.
La diathermie, la cryothérapie, la radiothérapie donnent des résultats plus incertains.
Molluscum contagiosum
Il se montre comme une efflorescence de petites tumeurs, essaimées à la surface des paupières et sur le bord libre, en même temps d’un grain de mil à celui d’une lentille, sorte de kyste sébacé aplati, ombiliqué au centre.
L’aspect à la lampe à fente est caractéristique et ne permet pas l’erreur de diagnostic : la dépression centrale, entourée d’un bourrelet en couronne de boulanger, apparaît comme un cratère ou affleure une matière sébacée.
L’affection peut s’accompagner d’une conjonctive folliculaire.
Le nodule peut s’enflammer et s’entourer d’une collerette érythémateuse. En général, il disparaît en quelques mois, laissant une cicatrice ombiliquée.
Le molluscum contagiosum est une affection rare, contagieuse, parasitaire, inoculable par grattage.
Le nodule est formé d’une capsule cloisonnée en zeste d’orange enfermant une masse solide, blanchâtre, lobulée, d’apparence cornée. C’est une sorte de dégénérescence cornée de l’épithélium invaginé.
L’affection, sans gravité d’ailleurs, guérit par expression, ou curettage du nodule, puis attouchement de la cavité à la teinture d’iode.
Milium grutum
D’innombrables nodules blanc jaunâtre, translucides, du volume d’un grain de mil, parsèment les paupières. Si on les ouvre avec une aiguille, on énuclée une perle cornée.
Le milium est une hyperkératose du follicule pileux.
Il n’entraîne aucune gêne. Si la malade désire en être débarrassée, il suffit d’ouvrir avec une pointe fine la pellicule qui recouvre le grain de mil, pour l’énucléer.
Comédons
Ce sont de petits points d’acné, groupés sur le nez, le front, les paupières. Ils sont un peu saillants, brunâtres. Un point noir occupe l’orifice d’une glande sébacées. L’expression du comédon donne issue à un bouchon vermiforme.
Hydrocystomes
On observe assez souvent, dans la région des paupières et à la face, de petites tumeurs kystiques, multiples et de volume varié. Ce sont des dilatations kystiques des canaux sudorifères.
Adénomes de Pringle
Une efflorescence de petits saillies rouges couvre la face, le pourtour du nez, les paupières et le menton. L’aspect du visage est caractéristique.
Il attire l’attention sur la sclérose tubéreuse du cerveau : maladie de Bourneville et invite à pratiquer un examen très attentif de la rétine, après dilatation de la papille.
