Les hémorragies se rencontrent de façon commune : hémorragies en flammèches, irradiant de la papille, flaques hémorragiques prérétiniennes.
Les hémorragies
L’hémorragie caractéristique de la leucémie myéloïde est l’hémorragie en couronne : elle est formée par un filtrat leucocytaire central environné de varicosité capillaires.
Plus rarement, à la phase terminale, on peut observer les éclaboussures hémorragiques de la thrombose de la veine centrale de la rétine.
Le sablé rouge de la rétine
Le sablé rouge de la rétine. Dans le champ temporel surtout et loin de la papille, le champ de la rétine apparaît couvert d’hémorragies punctiformes ou de stries rouge qui lui donnent un aspect sablé rouge, un aspect de couperose.
Cet aspect est dû aux capillaires dilatés et variqueux.
Les infiltrats taches blanches circonscrites, arrondies, qui confèrent à la rétine son aspect sablé caractéristique.
D’autres apparaissent comme des taches blanches plus larges, entourées d’une bordure rouge hémorragique. Ce sont des amas de leucocytes émigrés avec des globules rouges, à travers les capillaires.
Plus rarement, ils se présentent avec un centre rouge entouré d’une bordure claire ; ce sont alors des capillaires distendus, engorgés, environnés de leucocytes.
La choroïde elle-même est infiltrée de leucocytes et d’hémorragies. Dans les formes graves, les hémorragies sont accumulées vers la périphérie dans un foyer poudreux d’infiltrats leucocytaires.
Tout se passe comme si une exsudation hémorragique avait glissé sous la lame vitrée, mettant à découvert le réseau vasculaire de la choroïde.
Si impressionnant qu’il soit, ce tableau va se modifier en quelques semaines, sous l’influence de la radiothérapie.
En même temps que l’état général s’améliore, en même temps que la rate diminue de volume, on voit, de semaine en semaine, l’œdème de la rétine diminuer, l’aspect tortueux des veines s’atténuer ; leur calibre revient progressivement à la normale, accusant la netteté du halo blanc qui cerne la veine. Les hémorragies disparaissent.
Les infiltrats leucocytaires
Les infiltrats leucocytaires fondent comme neige au soleil. Seuls persistent les signes d’atrophie diffuse de la choroïde, avec les tachez ardoisées de pigment qui témoigne, rétrospectivement, de la part qu’ont prise de la choroïde et l’épithélium pigmenté au processus exsudatif.
Par la suite, a chaque récidive, les mêmes altérations apparaîtront, plus discrètes ; les signes ne seront plus aussi caractéristiques.
Dans les formes atténuées de leucémie, dont l’évolution se traîne sur une dizaine d’années, les signes ophtalmoscopiques son infiniment plus discrets.
Ils existent au début ; ils reparaissent à l’occasion de chaque rechute.
La papille est pâle, le champ de la rétine en peu sablé. Seules, les veines sont dilatées, un peu ternes.
Des hémorragies circulaires, pâles, laquées s’observent dispersées sur le champ de la rétine. Sous l’influence du traitement, l’aspect se modifie en quelques semaines et le fond d’œil redevient normal.
Si le malade était examiné au cours de cette période de guérison apparente, on serait amené à déclarer qu’il ne présente aucun signe de rétinite leucémique.