Pour Volhard, à l’hypertension rouge que nous venons de décrite, s’oppose l’hypertension pâle des jeune.
Cette hypertension caractérisée anatomiquement par le gros rein blanc, et cliniquement par la pâleur des téguments, la tension diastolique élevée, la tendance à la rétinite angio-spastique.
Il y a, à l’origine, rétrécissement général des artères, auquel participent les artères de la rétine, du cerveau et du rein. Il est probable qu’un facteur hématogène chimique est en jeu.
Des substances, provenant vraisemblablement du rein, circulent dans le sang ; elles ont une action angio-spastique.
Les adhérations rénales elles-mêmes apparaissent comme la conséquence du rétrécissement général des artères.
La rétinite angio-spastique
La rétinite angio-spastique est caractéristique de cette forme. Elle mérite d’être bien connue, car elle passe souvent inaperçue.
Le fond d’œil apparaît en effet tout d’abord normal. Et cependant la tension de l’artère centrale de la rétine est presque toujours élevée, au voisinage de 100.
L’aspect grêle des artères
Un examen plus attentif révèle l’aspect grêle des artères, signe capital. Les artères sont minces et, par endroits, comme resserrées par des spasmes.
Ces deux signes : artères grêles et tension élevée de l’artère centrale, suffisent au diagnostic de rétinite angio-spastique.
A ce stade, le plus souvent, les urines ne renferment pas d’albumine.
Par la suite, l’attention peut être attirée sur l’effacement d’un segment limité d’une artère, ou par l’apparition de minuscules hémorragies.
Puis le trouble œdémateux péripapillaire s’installe, finement strié d’hémorragies.
La rétinite albuminurique
Ainsi se constitue peu à peu l’image ophtalmoscopique de la rétinite albuminurique : œdème considérable de la rétine, allant jusqu’au décollement, image stellaire de la macula.
En même temps, la tension de l’artère centrale de la rétine s’est élevée progressivement à 130, 140.
Entre le tableau de la rétinite angio-spastique constaté pour la première fois et l’apparition de la rétinite albuminurique, l’intervalle est extrêmement variable. Il peut être 2 ou 3 ans et même davantage ; il peut être de quelques mois.
On a observé des cas où, 4 mois après avoir observé et iconographié un fond d’œil apparemment normal, avec simplement les artères resserrées, le tableau prévu de la rétinite albuminurique était apparu.
A ce moment, le pronostic est d’une extrême gravité. La mort survient quelques moins plus tard.
Traitement
Le traitement de l’hypertension artérielle n’appartient pas à l’ophtalmologiste. Celui-ci a un rôle d’information; Les signes ophtalmologiques précèdent les manifestations cliniques.
En particulier, l’œdème péripapillaire de la rétine est en général le premier signe qui attire l’attention sur un trouble de la fonction rénale.