Le malade est mis au repos au lit. On peut utiliser la vaccination antipneumococcique. Il n’y a cependant pas de thérapeutique spécifique reconnue du pneumocoque.
Les injections
Les injections de lait, les injections intra-veneuses d’électrargol, les injections sous-cutanées de sérum antidiphtérique ou de tout autre sérum, autrefois utilisées avec avantage, ont actuellement cédé la place à la sulfamidothérapie et à la pénicilline
La pénicilline peut être utilisée en injections sous-conjonctivales, en instillations et même en pommade, mais le traitement générale à la pénicilline reste formellement indiqué à doses d’emblée massives.
Chaque jour, une surveillance attentive est exercée. Si l’ulcère progresse de nouvelles cautérisations sur le croissant d’infiltration, de nouveaux chauffages de l’ulcère sont indiqués.
Les instillations d’atrophie seront renouvelées, si elles apparaissent nécessaires pour lutter contre les synéchies, mais elles ne seront pas poursuivies indûment.
La paracentèse de la cornée
Il ne faut pas perdre de vue en effet que le facteur le plus fâcheux du pronostic éloigné est l’hypertension.
La paracentèse de la cornée peut être indiquée au stade initial ; elle est faite à la pique. Des paracentèses peuvent être renouvelées par la suite, en regard de l’hypopyon qu’elles évacuent en même temps.
L’hypopyon par lui-même ne nécessite pas de traitement particulier. Dû à la seule diffusion des toxines, il et stérile et se résorbe spontanément dès que l’ulcère de la cornée cesse de progresser.
Tout au plus, les injections sous-conjontivales de pénicilline, de cyanure de mercure, en regard de l’hypopyon, sont-elles indiquées.
Opération de Saemisch
Dans les cas cependant où l’hypopyon, augmentant de volume, atteint le bord pupillaire et où la cornée est largement infiltrée de pus, il peut être indiqué d’avoir recours à la kératotomie transversale ou opération de Saemisch.
A l’aide du couteau à caractère, le tranchant regardant en avant, le cornée est transfixiée transversalement, la ponction se faisant en tissu sain hors des limites de l’infiltration purulente, et la contre-ponction également au delà de l’infiltration ; la section de la cornée est ensuite achevée d’arrière en avant, lentement, pour éviter l’issue brusque d’humeur aqueuse et la hernie, toujours à redouter, de l’iris.
Si les débris du bourbillon purulent restaient enclavés dans la plaie, on peut les extraire à la pince, mais il faut se garder d’aller extraire l’hypopyon coûte que coûte dans la chambre antérieure, de crainte de disséminer l’infection.
Si la perforation est menaçante et apparaît inévitable, il peut être indiqué, après avoir cautérisé le fond et les bord de l’ulcère, de terminer par une perforation de la cornée à la pointe du galvanocautère ; on limite ainsi les dégâts dans les cas désespérés.
Si la perforation est faite, il faut mettre le malade au lit et appliquer un bandage. Si elle est large, avec prolapsus de l’iris, il est bon d’exciser l’iris hernié.
Dans les cas où l’ulcère tarde à se cicatriser et prend l’allure d’un trouble trophique, la tarsorraphie peut être indiquée.
La radiothérapie, les rayons ultra-violets peuvent avoir une action efficace à la phase de cicatrisation.
La guérison
Une fois la guérison obtenue, bien des soins de surveillance peuvent être encore nécessaire. Le tonus oculaire sera l’objet d’une surveillance particulière, en raison du risque réel de glaucome secondaire.
En résumé, l’ulcère à hypopyon est une affection grave, dont il est difficile, même pour l’ophtalmologiste, d’apprécier le pronostic.
Chez les sujets âgés et chez les diabétiques, il conduit souvent, quoi qu’on fasse, à la perte de l’œil.
Le traitement doit être fait à l’hôpital ou dans une clinique, dans des conditions qui permettent d’observer le malade chaque jour.