Traitement de l’astigmatisme

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Le traitement de l’astigmatisme est la correction par les verres cylindriques ; ceux-ci exerce leur effet correcteur dans la direction perpendiculaire à leur axe.

  • un cylindre placé transversalement devant l’oeil agit sur le méridien vertical
  • un cylindre placé verticalement agit sur le méridien tranversal
  • un cylindre placé obliquement agit sur le méridien dont la direction est perpendiculaire à son axe

Il n’est pas utile de corriger tous les astigmates.

Si l’astigmatisme est découvert à l’occasion d’un examen scolaire systématique, chez un enfant qui ne se plaint d’aucun trouble et dont l’acuité visuelle est normale, il n’y a pas lieu de le corriger, à moins que la correction d’une myopie ou d’une hypermétropie impose le port de verres correcteurs.

Cependant, chez beaucoup d’astigmates, l’acuité visuelle est nettement améliorée par la correction et le travail visuel est grandement facilité par le port continu de verres correcteurs ; ceux-ci font disparaître les troubles relevant de l’asthénopie accommodative.

Verre correcteur
Verre correcteur

Certains n’éprouvent le besoin de porter les verres correcteurs que dans des circonstances particulières où la vision de loin est nettement améliorée (cinéma) ou si leur profession exige un travail visuel appliqué.

Astigmatisme myopique

L’astigmatisme myopie est le plus couramment observé.

Astigmatisme myopique simple, conforme à la règle

C’est le cas le plus fréquent.

Prenons le cas d’un astigmates de 2 dioptries déterminé par la skiascopie et mesuré à l’ophtalmomètre.

On place devant l’oeil, horizontalement, un verre cylindrique concave de 2 dioptries.

  • les rayons du cadran deviennent tous nets ; l’échelle d’acuité est lue exactement ; l’astigmatisme est corrigé
  • s’il arrive que certains rayons sont encore vus pâles et les lettres de l’échelle mal lues, on essaie successivement un verre cylindrique : 1,75 – 2,25 , et on s’assure si une légère inclinaison de l’axe n’améliore pas davantage encore la vision
  • si le méridien obtenu diffère sensiblement de celui donné par l’ophtalmomètre, on vérifie à nouveau, par un examen au Javal, que cette différence n’est pas due à une inclinaison de la tête du sujet observé ; sinon, le cylindre correcteur concave désigné par l’examen subjectif, avec l’axe indiqué par lui, sont prescrits, même s’il n’y a pas accord avec les renseignements donnés par l’ophtalmomètre

Astigmatisme myopique simple, contraire à la règle

Le cas est rare.

Seule est vue nette la ligne horizontale du cadran et cela ne change rien que le sujet soit doué d’accommodation.

On place devant l’oeil un verre cylindrique 1 dioptrie vertical.

Il apporte une amélioration certaine ; c’est celui que l’on prescrit.

Astigmatisme myopique simple, oblique

Prenons le cas où l’ophtalmomètre, confirmant les données de la skiascopie, a déterminé un astigmatisme myopique de 2 dioptries à 45°.

On place un verre cylindrique 2 dioptries à axe parallèle au méridien de 45°.

On vérifie simplement, par de légères inclinaisons en deçà et au delà de 45°, que la position du verre, dans cet axe, donne la meilleure correction.

Astigmatisme myopique composé

Il a été déterminé à la skiascopie.

L’examen à l’ophtalmomètre ne fait qu’indiquer la différence de réfraction entre les 2 méridiens principaux.

Supposons l’oeil myope de 2 dioptries, avec en outre un astigmatisme direct de 2 dioptries.

Il faut commencer par placer un verre sphérique concave de 2 dioptries qui corrige le méridien transversal ; la ligne verticale du cadran devient nette.

Il suffit d’ajouter un cylindre 2 à axe horizontal pour rendre l’oeil emmétrope ; l’échelle d’acuité est bien lue.

En général, la correction de l’astigmatisme myopique est facile ; elle est bien supportée.

Astigmatisme hypermétropique

La correction de l’astigmatisme hypermétropique est plus délicate, surtout chez les sujets jeunes, chez qui l’accommodation gêne beaucoup l’examen.

On peut être amené à refaire l’examen après avoir paralysé l’accommodation à l’atropine.

Astigmatisme hypermétropique simple, direct

Supposons un astigmatisme hypermétropique simple, direct, de 2 dioptries.

Sujet âgé

S’il s’agit d’un sujet âgé, privé d’accommodation, la ligne horizontale du cadran est vue nette, par le méridien vertical emmétrope.

La correction est facile.

Il suffit de placer devant l’oeil un cylindre convexe de 2 dioptries à axe vertical, qui corrige le méridien transversal et rend l’oeil emmétrope.

L’échelle d’acuité est vue nette.

Sujet jeune

S’il s’agit d’un sujet jeune, doué d’accommodation, c’est la ligne verticale du cadran qui est vue nette.

Alors que le méridien  horizontal est vue net sans le secours de l’accommodation, le sujet, instinctivement, accommode de 2 dioptries, de sorte que le méridien vertical devient myope de 2 dioptries.

Une loi générale en effet, veut que les yeux préfèrent voir nettes les lignes verticales.

Dans ce cas, on pourrait placer d’abord devant l’oeil un verre cylindrique concave de 2 dioptries, axe horizontal, agissant sur le méridien vertical non accommodé et ajouter un sphérique + 2, car l’oeil est devenu hypermétrope de 2 dioptries.

C’est du moins ce que l’on est amené à faire lorsqu’on se contente de la méthode subjective.

Si, au contraire, on a fait la skiascopie avec soin, s’étant bien assuré que le méridien vertical n’est pas myope, même légèrement (sinon cela conduirait à une vision trouble), on peut placer d’emblée un verre cylindrique + 2, à 90°.

Astigmatisme hypermétropique simple inverse

Il est rare.

Si la skiascopie a déterminé nettement que le méridien vertical seul est hypermétrope, il faut corriger avec un verre cylindrique +1 , à axe horizontal, qui améliore nettement la vision.

Astigmatisme hypermétropique composé, direct

La skiascopie a révélé une hypermétropie de 1 dioptrie avec, en plus, astigmatisme direct 1 dioptrie.

Sujet âgé

S’il s’agit d’un sujet âgé, privé d’accommodation, les 2 méridiens du cadran sont vus flous.

On commence par placer un sphérique convexe +1, qui corrige le méridien vertical et rend nette la ligne horizontale.

On ajoute un cylindre +1 vertical.

Sujet jeune

S’il s’agit d’un sujet jeune, doué d’accommodation, c’est le méridien vertical qu’il voit net.

Théoriquement, les 2 méridiens devraient être vus flous, mais le sujet accommode instinctivement de 2 dioptries, de façon à voir nette la ligne verticale.

Ce faisant, il rend myope de 1 dioptrie le méridien vertical.

Skiascopie

Si l’on a établi la réfraction à la skiascopie et bien vérifié que le méridien vertical est hypermétrope, on peut placer d’emblée un cylindre convexe +1 à axe vertical qui égalise les méridiens, laissant une hypermétropie de 1 dioptrie.

Un sphérique convexe +1 surajouté rend l’oeil emmétrope.

Méthode subjective

Si on a recours à la méthode subjective, il vaut mieux placer d’abord un cylindre concave 1 horizontal, qui égalise les 2 méridiens, fait voir avec netteté les lignes du cadran et les caractères de l’échelle, mais laisse persister une hypermétropie de 2 dioptries.

Un verre sphérique +2 le rend emmétrope.

Suivant le précepte de Javal, il vaut mieux, en général, chez les sujets jeunes, utiliser les verres cylindriques concaves et les combiner avec les sphériques convexes.

Chez les sujets âgés hypermétropes, il vaut mieux ne donner que des verres convexes.

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