Les manifestations oculaires de la syphilis des centres nerveux offrent un intérêt considérable.
Parce qu’elles constituent, lorsqu’elles apparaissent, un signal d’alarme attirant l’attention sur l’atteinte des centres nerveux. C’est le cas surtout des paralysies oculaires.
Parce que certaines d’entre elles, notamment le signe d’Argill-Robertson, sont un signe pathologique de l’atteinte syphilitique du système nerveux.
Parce que d’autres comme l’atrophie optique du tabes, représentent une menace pour la vision et deviennent le préoccupation principale du médecin.
A partir du moment où le spirochète est introduit dans l’organisme, il peut atteindre le système nerveux.
Dès les stades initiaux de l’imprégnation syphilitique, il y a de façon à peu près constante, une réaction méningée symptomatique de la méningite syphilitique.
La méningite syphilitique est cliniquement latente
La méningite syphilitique est cliniquement latente. Il y a simplement réaction biologique que seul révèle l’examen du liquide céphalo-rachidien.
La réaction méningée est le plus souvent modérée : hymerleucocytose légère ; hyperalbuminose ne dépassent guère 0,50 ‰ ; la réaction de B. -W est en général négative. Dans cette forme, la réaction méningée ne se manifeste que par poussées ; elle disparaît spontanément ou sous l’influence du traitement.
C’est la réaction biologique latente carable.
Réactions biologiques durables
Mais la méningite syphilitique peut, à l’opposé, se manifester par des réactions biologiques durables, tout en demeurant cliniquement latente.
La formule rachidienne est alors au complet : hyperleucocytose qui dépasse 20 éléments par millimètre cube ; hyperalbuminose qui dépasse 1 g ‰ ; la réaction de B. -W. est presque toujours positive.
Ces réactions méningées durables peuvent persister malgré le traitement d’attaque institué.
C’est pourquoi il convient de pratiquer la ponction lombaire, de façon systématique, chez tout syphilitique, à une phase déterminée de la maladie, pour s’assurer qu’il n’existe par un méningite syphilitique latente en évolution.
La présence de cette réaction méningée durable ne signifie pas formellement qu’un jour ou l’autre apparaîtront les signes cliniques d’un syphilis nerveuse ; elle est cependant un signe précurseur.
C’est à ce stade qu’un examen ophtalmologique systématique révélant une hyperhémie de la papille ou même une papillite apporterait un avertissement de grande valeur.