Les synéchies, ou adhérences de l’iris

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A l’état normal, l’iris repose sur le cristallin, simplement par son bord pupillaire.

Synéchies postérieures

Les synéchies ou adhérences de l’iris sont toujours dans le domaines de l’altération de l’iris. Seul le feuillet pigmenté est en contact avec la cristallin. Le contact est plus intime à l’état de myosis ; le bord pupillaire s’écarte du cristallin lorsque la pupille est en mydriase.

Les synéchies de l'iris
Les synéchies de l’iris

Le jeu normal des mouvements de l’iris, dans la dilatation et le resserrement de la pupille se fait librement.

Le plissement radiaire du feuillet pigmenté au voisinage de la pupille permet aux liquides venus de la chambre postérieure de circuler librement vers la chambre antérieure le long des sillons dessinés par les plis.

Par contre, lorsque l’iris est enflammé, le feuillet pigmenté devient œdémateux et glutineux ; il se colle à la cristalloïde antérieure.

L’adhérence est d’abord lâche ; il suffit d’instiller une goutte d’une collyre à l’atrophie pour que la pupille se dilate, en l’espace de quelques minutes.

Cependant, un peu de pigment reste fixé à la cristalloïde, sous forme d’un pointillé brun, rangé en ligne circulaire, dessinant parfois des rangées radiaires de points pigmentés ; celles-ci sont le décalque des plis saillants du feuillet pigmenté.

L’iris laisse la trace de son pigment sur la cristalloïde comme un papillon qu’on vient de saisir laisse sur les doigts l’empreinte poudreuse de ses ailes.

Si l’inflammation date de plusieurs jours, l’adhérence est plus intime. La pupille se dilate moins bien à l’atrophie.

En un endroit ou en plusieurs, le feuillet pigmenté reste adhérent à la cristalloïde ; il y a synéchie postérieure. Mais cette adhérence est lâche.

A mesure que la pupille se dilate, le feuillet pigmenté s’écarte en bavant, de son adhérence initiale.

On le voit déborder le stroma qui a été entraîné par la dilatation ; le feuillet pigmenté reste à la traîne. Une ou plusieurs instillations répétées d’atrophie viendront à bout de l’adhérence.

Mais, tandis que le cercle de pigment laissé sur la cristalloïde est formé d’un fin pointillé, à l’endroit de la synéchie, un fragment du feuillet pigmenté demeure fixé sur la cristalloïde sous forme d’un bloc pigmenté et la perte de substance du feuillet pigmenté est visible, en regard, sur le bord pupillaire de l’iris.

Si l’inflammation est plus ancienne ou plus tenace, la dilatation de la pupille se fait mal. En plusieurs endroits, des synéchies persistent. L’iris se dilate irrégulièrement, dessinant des figures en feuille de trèfle.

Cependant, à la faveur des instillations répétées d’atrophie, ou sous l’influence d’une injection sous-conjonctivale d’atropine-adrénaline, les synéchies finissent par céder ; la dilatation se fait parfaitement, mais il reste, sur la cristalloïde, en bordure du cercle pointillé, quelques fragments détachés du feuillet pigmenté.

Presque toujours, dans les cas d’iritis récente, il est possible de venir à bout des synéchies, qui n’intéressent que le feuillet pigmenté.

Il arrive cependant, dans les formes particulièrement plastiques d’iritis, que la pupille, même à l’état de mydriase, au lieu de s’écarter du cristallin, demeure adhérente à la cristallin.

Ces synéchies en mydriase traduisent un état glutineux du feuillet pigmenté ; elles correspondent en général à une forme sévère d’iritis.

Si la surveillance d’une iritis est suspendre, et si le traitement est négligé, comme il arrive trop souvent, les synéchies s’installent durables, irréductibles, et l’atrophie ne parvient plus à les faire céder.

La synéchie s’organise ; le stroma lui-même participe à l’adhérence ; une bride de tissu fibreux, de teinte blanchâtre, fait adhérer définitivement le bord pupillaire à la cristalloïde.

Elle se replie derrière le bord pupillaire lorsque la pupille est à l’état de contraction et ne devient visible qu’après dilatation de la pupille. La synéchie est installée pur toute la vie ; elle demeure comme le reliquat indélébile d’une iritis.

Séclusion pupillaire

Lorsque des synéchies nombreuses sont installées, la pupille ne se dilate plus à l’atropine ; elle reste fixée à la cristalloïde par une bordure festonnées irrégulière.

Lorsqu’on ose instiller un mydriatique, tel que l’homatropine, on voit bien, en certains endroits, une dilatation locale se faire entre deux synéchies ; le bord pupillaire dessine une courbe et s’éloigne un peu de la cristalloïde ; le passage des liquides venus de la chambre postérieure se fait encore à grand’peine ; il y a séclusion presque complète.

La séclusion pupillaire
La séclusion pupillaire

Si la séclusion est complète; le liquide s’accumule dans la chambre postérieure, derrière l’iris, et l’iris refoulé en avant bombe :

  • iris bombé
  • iris tomate
  • iris en baba

La conséquence redoutable de la séclusion pupillaire est le glaucome. Toute tentative de dilatation à l’aide d’un mydriatique est alors formellement interdite.

Occlusion pupillaire

Souvent, le terme ultime d’une inflammation de l’iris est une occlusion de la pupille. Une membrane se forme à la surface du cristallin, obturant le champ pupillaire.

Des vaisseaux traversent librement le champ pupillaire dans l’épaisseur de cette membrane. L’œil est définitivement aveugle, voué au glaucome ou à l’atrophie.

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