La participation du corps ciliaire à l’inflammation, qui est le cas le plus habituel, se traduit par un tableau clinique plus sévère.
Sommaire
Cyclite
Deux symptômes caractérisent la participation du corps ciliaire. Ils s’ajoutent aux symptômes de l’iritis et viennent compliquer le tableau clinique :
Les précipités
Si l’on a l’occasion, d’ailleurs rare, d’observer une cyclite aiguë dès les tout premiers jours de l’évolution, on voit tout d’abord des précipités floconneux, d’un blanc grisâtre, rangés circulairement sur tout le pourtour du bord pupillaire, comme des perles enchâssées entre les godrons de la bordure pigmentée.
La pupille n’est pas toujours en myosis. Si on provoque la mydriase en instillant une goutte d’atrophie, un certain nombre de précipités restent fixés au bord pupillaire, d’autres demeurent fixés en cercle sur la cristalloïde, avant de tomber dans la chambre antérieure.
Il arrive qu’une cyclite traitée à ce stade guérisse en peu de jours sans laisser de trace. Mais le plus souvent, l’irido-cyclite a une allure plus sévère.
Les précipités, formés d’amas leucocytaires, tapissent la face postérieure de la cornée, appliqués comme des flocons de neige contre une vitre. Ils occupent ordinairement la partie inférieure de la cornée, dessinant par leur ensemble un triangle à base déclive dont le sommet atteint le centre de la cornée.
Le déséquilibre du tonus
C’est un autre signe caractéristique de l’atteinte du corps ciliaire. L’hypotonie du globe peut être très marquée au début d’une irido-cyclite.
L’hypertension est fréquente, en relation avec l’hypersécrétion qui se passe au niveau du corps ciliaire.
Irido-cyclite
Ainsi le tableau d’une irido-cyclite aiguë est-il fait d’un ensemble de signes qui traduisent à la fois l’inflammation de l’iris et l’inflammation du corps ciliaire :
Les symptômes fonctionnels
Ils sont plus marqués que dans une iritis simple.
La douleur
Elle est plus vite. A la douleur habituelle de l’iritis s’ajoute la douleur provoquée à la palpation du globe à travers la paupière supérieure abaissée.
Le trouble visuel
Il est plus important. Il est dû à la fois à la présence des précipités, au trouble de l’humeur aqueuse, à l’exsudation dans le champ pupillaire.
Il peut être dû aussi à une participation plus diffuses du tractus uvéal, qui se traduit par le trouble du vitré, et à l’atteinte du nerf optique qui se traduit par les signes d’une névrite rétro-bulbaire.
Les signes physiques
Ils sont plus accusés. La paupière supérieure est parfois œdématiée. Le cercle périkératique est en général très intense, accompagné de chémosis, souligné par la bordure blanche de l’infiltrat leucocytaire qui entoure les vaisseaux dans la zone des palissades.
L’humeur aqueuse est trouble. Les précipités sont abondants. Le champ pupillaire peut être encombré par un exsudat et bordé de synéchies.
Dans les cas où la pupille peut être dilatée, l’examen à la lampe à fente montre, à la face postérieure du cristallin, des précipités abondants comparables à ceux qui couvrent la cornée, et révèle le trouble du vitré antérieur. L’hypotonie du globe est marquée.
L’irido-cylcite aiguë a une allure clinique grave et une évolution sévère. La guérison, dans les cas aigus que nous venons de décrire et qui sont les plus favorables, exige quelques semaines ou quelques mois.
Alors que les signes inflammatoires ont disparu, les précipités demeurent , pendant des mois ou des années. L’hypotonie du globe persiste longtemps.
Par ailleurs, les formes graves, prolongées, récidivantes, d’irido-cyclite sont extrêmement fréquentes.