La cataracte nucléaire se manifeste à un âge plus avancé, à partir de 60 ans.
Sommaire
Symptômes
Signes subjectifs
Le trouble visuel est essentiellement progressif et ne s’aggrave pas rapidement comme il arrive dans la cataracte corticale.
Le malade se plaint d’une baisse progressive de la vision, parfois d’éblouissement. Il voit mal le jour, à la lumière vive ; il voit mieux le soir ou par temps couvert.
Cela tient à ce que le trouble cristallinien étant central, le myosis augmente le trouble visuel, tandis que la mydriase, à la lumière atténuée, dégage la partie périphérique du cristallin, encore relativement transparente.
Il arrive que le malade se plaigne d’un trouble de la vision centrale. Il observe un scotome grisâtre qu’il circulaire s’il regarde droit devant lui, qu’il voit ovalaire, s’il regarde en haut ou de côté. On pourrait croire à une névrite rétrobulbaire.
Signes objectifs
A l’opposé de la cataracte corticale, on ne voit rien à l’examen direct, ni à l’éclairage oblique, même la pupille une fois dilatée.
L’examen au miroir plan révèle un trouble diffus qui voile, au centre, la lueur pupillaire, comme ferait un trouble du vitré.
L’examen à l’ophtalmoscope électrique, avec plus de 20, permet de situer dans le cristallin ce trouble central et parfois de voir assez nettement la limite du noyau.
En pareil cas, il s’agit d’une cataracte à double foyer, avec double réfraction : la partie centrale est très myope, la partie périphérique est hypermétropie. La différence de réfraction peut atteindre 10 à 12 δ.
A la lampe à fente, l’écorce apparaît transparente. Plus profondément, on voit la tranche lumineuse buter contre une surface de discontinuité et en arrière apparaît un trouble de teinte ambrée, plus dense à mesure qu’on avance en profondeur.
Évolution
Phase de début
Aucun signe ne marque le début d’une cataracte nucléaire. On peut cependant prévoir son apparition lorsque, observant le cristallin à la lampe à fente, chez un homme de 40 ans, on voit le noyau adulte, de teinte ambrée, couvert d’un voile fumeux.
Avec le temps
Avec le temps, le trouble devient de plus en plus dense, mais il ne s’agit pas d’opacité.
Au miroir, plan, un voile sombre, dont les limites s’estompent progressivement vers la périphérie assombrit la lueur pupillaire. Le fond d’œil demeure relativement visible.
A la lampe à fente, la partie transparente de l’écorce se réduit progressivement ; le trouble central prend une teinte rougeâtre, mais à aucun moment on ne peut parler de maturité.
On sait seulement qu’à l’âge de 70 ans, le cristallin est devenu complètement dur. On dit que le cristallin est devenu tout noyau.
La cataracte noire
Elle peut être considérée comme la forme supra-mûre de la cataracte nucléaire. L e cristallin devient brunescent, puis d’un noir de jais.
La cataracte noire ne se voit pas à l’examen direct.
L’éclairage oblique montre simplement une surface cristallinienne légèrement terne.
A l’ophtalmoscope, le champ pupillaire ne s’éclaire absolument pas. C’est pourquoi on peut méconnaître une cataracte noire et croire à un trouble hémorragique massif du vitré.
Seul l’examen à la lampe à fente met en présence d’un aspect très caractéristique et permet immédiatement le diagnostic : la tranche lumineuse rencontre d’abord les couches superficielles de l’écorce, de coloration normale, gris bleutée.
Plus profondément, le noyau se colore d’abord en jaune verdâtre, puis les couches sous-jacentes en jaune vif, en jaune orangé, puis en rouge minimum vif, puis en rouge sombre.
On voit alors le noyau fœtal, à la surface duquel la suture antérieure en Y se détache en jaune clair.
La lumière ne pénètre pas davantage en profondeur et les couches profondes ne sont pas visibles dans la teinte brun sombre.