Gougerot, en 1926, puis Sjögren, en 1933, ont montré que la sécheresse de la conjonctive fait en réalité partie d’un tableau pathologique complexe.
Le syndrome de Goujerot-Sjögren
La sécheresse de la conjonctive réunit deux syndromes connus :
Le syndrome de la kérato-conjonctivite séche, décrit par Fischer ;
Le syndrome de la xérostomie ou sécheresse de la bouche, décrit par Hadden et Hutchinson.
L’affection est toujours bilatérale. Elle est caractérisée par :
La sécheresse de la conjonctive (conjonctive sèche) ;
La sécheresse de la bouche ; la langue est rouge et sèche ; la mastication est troublée ;
La sécheresse de la muqueuse pituitaire : la sécrétion nasale est tarie ;
La sécheresse de la muqueuse anale : la défécation est difficile ;
L’absence de sécrétion sudorale ;
Une alopécie :
- du tronc
- des membres
- de la barbe
- les cheveux
- les sourcils
- les cils sont épargnés
Un ramollissement et une fragmentation des couronnes dentaires ;
Il y a souvent des parotidites à répétition ;
Il y a polyarthrite chronique des extrémités.
L’affection cornéenne est essentiellement chronique ; elle peut aboutir au xérosis.
Le syndrome de Goujerot-Sjogren s’observe exclusivement chez la femme, au voisinage de la ménopause.
Il s’agit probablement d’une dysfonction endocrinienne.
Il se présente parfois comme affection héréditaire et familiale.
On l’a vu s’installer à la suite d’un traumatisme cranien, peut-être par atteinte de l’hypothalamus.
On a incriminé également une avitaminose.
Traitement
Traitement général
On a eu recours au traitement hormonal. On a utilisé les vitamines A et C et B2. Ayant observé le syndrome dans un cas d’anémie pernicieuse, v. Grosz a proposé les extraits hépatiques.
Le distilbène a été récemment utilisé sans grand succès.
Traitement local
Dans le but de parer à la sécheresse de la conjonctive, on a utilisé les instillations d’huile, de blanc d’œuf.
Dans le but de fluidifier la sécrétion et de dissoudre les filaments fibrineux, on a utilisé avec succès la fibrolysine, les instillations de bicarbonate de soude à 3 %, le sérum physiologique.
Pensant à une avitaminose, on a instillé l’huile de foie de morue. Les instillations, dans l’œil, du sérum sanguin du malade ont été proposées.
La radiothérapie des glandes lacrymales, à doses faibles, a été préconisée par Schall.
La cautérisation des points lacrymaux par diathermo-coagulation pratiquée dans le but de maintenir dans le sac conjonctival le peu de sécrétion lacrymale est à l’heure actuelle considérée comme le seul traitement un peu efficace.