A partir, du 6e mois de la grossesse, peut apparaître, chez une femme jusque-là bien portante, un ensemble de troubles caractérisés par l’albuminurie.
Ces troubles, groupés sous le nom de néphropathie gravidique, sont en relation avec un déséquilibre endocrinien qui s’installe au cours du dernier trimestre de la grossesse. Il s’agit d’une néphrose de la gestation.
Spasmes vasculaires
Les troubles ne correspond pas à une lésion organique du rein ; ils relèvent de spasmes vasculaires. Ceux-ci survenant brutalement sous forme de paroxysmes, sont à l’origine des accidents éclamptiques.
Ces troubles disparaissent sans laisser de trace, une fois la grossesse terminée.
Cependant, s’ils surviennent chez des femmes auparavant atteintes de néphro-angiosclérose, avec l’hypertension artérielle, ces accidents impriment à la maladie hypertensive un caractère évolutif dont la gravité n’apparaîtra que plus tard.
Les manifestation oculaires qui accompagnent le tableau de la néphropathie gravidique ont une grande importance en ce qu’elles servent à apprécier le pronostic de la maladie gravidique.
Les angiospasmes rétiniens
Le premier stade est caractérisé par les angiospasmes rétiniens. Celui-ci peuvent en être la première manifestation.
Ils ne traduisent, au cours ou au déclin d’une crise d’eclampsie, par un trouble visuel subit. Parfois, même me tableau clinique est celui de l’oblitération d’une branche principale de l’artère centrale de la rétine.
Les artères, surtout les petites artères du champ nasal, apparaissent grêles, presque effacées. Le rétrécissement des artères commence, en général, à la périphérie de la rétine et semble progresser vers la papille ; il devenir généralisé.
La tension diastolique de l’artère centrale de la rétine est toujours très élevée, à 100, 120, 140.
Le tableau est en somme celui de la rétinite angio-spastique ; il demeurera tel jusqu’à la fin de la grossesse.
Dans ce tableau ophtalmoscopique, des angio-spasmes véritables peuvent se manifester en quelques endroit de la rétine.
L’artère devient filiforme et le cours du sang paraît supprimé. Le spasme semble parfois progresser en chapelet vers le centre de la rétine.
La rétinite gravidique
Si l’état de spasme persiste, le tableau de la rétinite gravidique s’installe. Par le mécanisme de la stase péristaltique de Ricker, l’état de crampe vasculaire entraîne, en aval, le ralentissement du cours du sang et la dilatation des vaisseau périphériques.
A la faveur de cette dilatation, les produits toxiques circulant dans le sang passent à l’intérieur des tissus, provoquant l’œdème rétinien l’apparition d’hémorragies et d’exsudats.
L’image ophtalmoscopique rappelle alors celle de la rétinite albuminurique, avec l’œdème de la rétine péripapillaire, parfois œdème considérable de la papille elle-même, hémorragies, exsudats, étoile maculaire.
Il n’est pas rare qu’un décollement plat de la région maculaire ou même un décollement étendu de la rétine vienne compliquer le tableau ophtalmoscopique.