Cette forme relève le plus souvent d’une infection due au pneumocoque ou au méningocoque.
Sommaire
Ophtalmie métastatique subaiguë
D’après les expériences d’Axenfeld, le pneumocoque a moins tendance que le streptocoque à la formation de foyers nécrotiques ; il provoque plutôt une inflammation diffuse.
Dans cette forme, les phénomènes réactionnels sont moins intenses, l’évolution moins dramatique, la tendance à la perforation moins habituelle.
L’inflammation atteint le tractus uvéal de façon diffuse, mais elle se présente tout d’abord sous le masque d’une irido-cyclite purulente.
Chez l’adulte
Les signes sont ceux d’une irido-cyclite grave, à hypopyon. Mais, signe capital pour le diagnostic, la baisse visuelle a été brutale et la vision est, dès le premier jour, réduire à la perception de la lumière. La cornée elle-même est le siège d’une trouble diffus.
On entrevoit, à travers le champ pupillaire, le reflet jaunâtre du vitré en voie de suppuration.
Après quelques jours, les symptômes s’atténuent ; l’œil est hypotone. L’évolution va se faire vars l’atrophie du globe.
Chez le jeune enfant
Au décours d’une affection pulmonaire, le trouble dense de la cornée attire l’attention. Il y a une légère injection ciliaire. A travers la cornée trouble, on entrevoit le champ pupillaire couvert d’un exsudat.
Lorsque, après quelques jours, la pupille a pu être dilatée et les synéchies partiellement libérées, on entrevoit, à la lampe à fente, derrière le cristallin, le reflet blanc jaunâtre du vitré en voie de suppuration.
Dans d’autres cas, une légère injection ciliaire attire l’attention. L’œil est hypotone. La cornée cependant est transparente.
On voit l’iris œdémateux, hyperhémié, injecté de vaisseaux visibles. La pupille ; libre de synéchies, se dilate facilement. C’est alors qu’on remarque le reflet jaunâtre du vitré.
L’œil peut se perdre, mais il arrive que, sous l’influence du traitement précocement institué, la situation s’améliore.
On observe alors au fond d’œil un trouble diffus grisâtre, plus blanchâtre, de la rétine soulevée. Ce trouble lui-même peut s’effacer et la guérison se faire avec conservation d’une vision convenable.
Ophtalmie métastatique torpide
Cette forme s’observe le plus souvent chez le jeune enfant, à la suite d’un état infectieux mal défini. Il s’agit le plus souvent d’infection à méningocoques.
La métastase se fait le plus souvent dans la partie antérieure périphérique de la choroïde et l’inflammation demeure relativement localisée dans le segment postérieur du globe. C’est une choroïdite purulente diffuse.
Les parents s’aperçoivent un jour que l’enfant louche. Le strabisme est en effet souvent le signe révélateur.
A cette occasion; observant mieux, ils constatent à travers la pupille dilatée un reflet blanc jaunâtre anormal, un drôle de reflet. Ils s’aperçoivent alors que cet œil ne voit pas. C’est le reflet dit œil de chat amaurotique.
Ce signe est caractéristique de ce que l’on est convenu d’appeler le pseudo-gliome. Il est le reliquat d’une ophtalmie métastatique torpide, qui a évolué sans attirer l’attention.
L’examen à la lampe à fente, complétant l’examen ophtalmoscopique, permet de voir, derrière le cristallin, s’élever une poussière de craie, au-devant d’une masse en dôme, elle-même d’aspect crayeux, un peu jaunâtre. Partout le fond d’œil apparaît tapissé d’un exsudat de teinte crème.
Dans d’autres cas, la masse crayeuse semble couvrir l’équateur cristallinien. La rétine peut être décollée. L’œil est définitivement aveuglé.