Tandis que la mensuration objective donne la mesure de l’angle strabique, la mensuration subjective donne la mesure de l’angle de vision binoculaire.
Il se peut que l’angle de projection visuelle, soit subjectif coïncide avec l’angle strabique, ou angle objectif.
C’est alors que les projections sont normales et que les correspondances rétiniennes sont normales ; c’est un signe favorable.
Mais il arrive souvent que l’angle de projection visuelle soit de beaucoup inférieur à l’angle strabique, ou même qu’il soit nul.
C’est alors le signe que les correspondances rétiniennes sont anormales et que les projections sont anormales.
C’est un signe défavorable ; il indique qu’il sera difficile de rétablir la vision binoculaire.
C’est pourquoi la mensuration subjective de la déviation est importante. Lorsqu’elle permet la mesure de l’angle strabique, elle la donne avec exactitude, mais cela exige que l’œil dévié soit capable de fixation et que la fixation ne soit pas excentrique.
Elle est d’autre part inapplicable chez l’enfant, si ce n’est au moyen du grand amblyoscope. Les méthodes d’examen sont nombreuses ; aucune n’est à l’abri des causes d’erreur.
Nous verrons plus loin que le synoptophore suffit à tous les examens.
Sommaire
Mensuration à la baguette de Maddox, devant la croix de Maddox
Dans la mesure où l’acuité visuelle de l’œil dévie, le permet, On peut mesurer l’angle strabique à la baguette de Maddox, comme on le fait pour l’hétérophorie.
Le sujet est placé devant l’échelle tangentielle ou croix de Maddox, à 5 m de distance. De l’œil conducteur, il fixe le point lumineux central tandis que la baguette de Maddox est placée horizontalement devant l’œil dévié.
Le sujet dit alors sur quel point du bras horizontal de la croix il voit projeté le trait lumineux vertical. L’angle de strabisme est immédiatement déterminé.
On interpose alors devant l’œil dévié muni du verre rouge, successivement, les prismes à arête verticale de l’échelle de Berens, jusqu’à ce que le trait rouge en degrés prismatiques, l’angle de déviation.
Si la mesure coïncide avec la mesure de l’angle strabique déterminée objectivement, c’est bien la mesure de l’angle strabique qui est donnée.
Sinon, si par exemple le trait rouge tombe au voisinage du O c’est qu’il y a fausse projection.
Mensuration à l’aide de prismes
On peut ainsi faire, à la suite l’une de l’autre, la mensuration objective et la mensuration subjective.
Mensuration objective
Le sujet étant placé à 5 m de la source lumineuse, on commence par observer le mouvement de mise en place qui s’effectue lorsque chaque œil est alternativement couvert, puis découvert.
On s’assure ainsi que l’œil strabique est capable de fixation et qu’il ne fixe pas excentriquement.
On place alors successivement, devant l’œil non couvert, des prismes de degré croissant à arête verticale orientée dans le sens où l’œil dévie, jusqu’à ce que le mouvement de mise en place ne se fasse plus. la force du prisme donne alors la mesure le l’angle strabique.
Mensuration subjective
Mensuration subjective, dite de la parallaxe — Au moment où l’écran est passé d’un œil à l’autre et où se fait le mouvement de mise en place, le sujet de son côté, voit le point lumineux se déplacer, ou bien il voit double.
On place les prismes devant l’œil non couvert jusqu’à ce que le malade déclare qu’il n’y a plus ni mouvement, ni diplopie.
La force du prisme indique alors le degré de parallaxe, c’est-à-dire angle de projection. Un prisme immédiatement supérieur ferait apparaître de nouveau la diplopie.