Quelques considérations dominent en effet la pathologie de la sclérotique :
Les inflammations de la sclérotique se font par voie endogène.
Elles peuvent ainsi être associées à des lésions sous-jacentes ou concomitantes du tractus uvéal.
Du fait de la structure de la sclérotique, l’inflammation a tendance à se manifester par des lésions circonscrites, à topographie bien déterminée ; elles aboutissent à la nécrose tissulaire.
Sommaire
Métastase microbienne
L’infection peut se faire sous forme de métastase microbienne. Épisclérite et sclérite sont alors la manifestation d’un état infectieux qui essaimer en même temps sur le tractus uvéal, et aussi sur la rétine.
Le type le plus habituel d’infection métastatique est la sclérite à staphylocoques.
Manifestation allergique
Le plus souvent, l’inflammation de la sclérotique se présente avec l’apparence d’une manifestation allergique.
En raison des manifestations rhumatismales qui très souvent accompagnent une poussée de sclérite, on a considéré celle-ci pendant longtemps, comme la manifestation d’une diathèse arthritique.
Certains sujets semblent en effet prédisposés par une hérédité arthritique, par une sensibilisation particulière, à réagir par un bouton d’épisclérite et, sous forme de poussées récidivantes, à des causes infectieuses ou toxiques, à un trouble endocrinien passager.
On peut ainsi parler de sclérite constitutionnelle, de manifestation allergique, de manifestation d’intolérance à certains aliments.
C’est à l’occasion de cas de ce genre qu’il convient de s’attacher à déceler un foyer infectieux latent, ou encore une auto-intoxication, qui peut se manifester par ailleurs sous forme d’une réaction cutanée : épisclérite de l’acné rosacée, de l’érythème polymorphe.
Dans certains cas, l’épisclérite ou la sclérite apparaît à l’occasion d’une affection bien déterminée : zona ophtalmique, oreillons. Mais; en général, l’étiologie n’est pas évidente ; elle doit être recherchée avec soin.
La tuberculose
La tuberculose est le plus souvent en cause. La sclérite apparaît comme manifestation de la période d’essaimage ; elle coïncide avec une cuti-réaction fortement positive.
A la tuberculose se rattachent plus particulièrement certaines formes cliniques caractérisées par le caractère traînant de l’évolution.
La syphilis
La syphilis peut être en cause dans le cas de sclérite et cette étiologie est alors assez souvent affirmée par une réaction de B. -w. Positive.
Elle peut également se manifester sous forme de gomme. C’est d’abord un nodule de sclérite relativement circonscrit, saillant d’un rouge vineux, puis d’aspect charnu.
La gomme se ramollit et le contenu s’évacue à travers la conjonctive ulcérée ; l’ulcération de la cornée est caractérisée pas sa forme en carrière, ses bords taillés à pic, son fond grisâtre.
La lèpre
Dans la lèpre, les manifestations sclérales son fréquentes.
Elles se montrent sous formes d’infiltration diffuse, de tubercule lépreux, qui laissent comme reliquat des concrétions d’un blanc crème, incluses dans une zone ardoisée de sclérotique amincie.
La mycoses
Dans certaines mycoses même, auxquelles il faut penser, on peut voir, associées à des lésions de l’iris qui rappellent la tuberculose, une efflorescence de boutons jaunâtres et saillants sur le plan de l’épisclère, dans une zone l’hyperhémie diffuse.
Ils peuvent, sous l ‘influence du traitement, disparaître sans laisser de trace.
Les infections focales
Les infections focales : amygdales, dents, sinus, appareil génito-urinaire, jouent un rôle dans l’étiologie des épisclérites ; elles doivent être recherchées avec soin.
Toutes les maladies infectieuses s’accompagnant de rhumatisme peuvent être en cause. L’apparition d’un bouton d’épisclérite peut être le prodome d’une poussées de rhumatisme articulaire aigu.
La goutte
La goutte enfin, souvent incriminée sans raison valable, peut être parfois la cause évidente d’une poussée d’épisclérite.