Le globe oculaire est vidé de son contenu. Seule la coque sclérale est conservé. On dit aussi : éviscération du globe.
Sommaire
Exentération du globe oculaire
L’exentération pure et simple est indiquée dans le cas de panophtalmie, de préférence à l’énucléation. On a accusé en effet l’énucléation, peut-être à tort, de favoriser la dissémination de l’infection aux gaines du nerf optique.
D’autre part, l’énucléation est difficile, dans le cas de panophtalmie, en raison des adhérences contractées par le globe avec la capsule de Tenon.
L’opération est facile. Le segment antérieur du globe est réséqué. La coque sclérale est vidée de son contenu. Les lèvres de la sclérotique sont laissées ouvertes ; elles se rétractent en un moignon atrophique, au-devant duquel une pièce de prothèse peut être placée par la suite.
Exentération, suivie de l’inclusion d’une bille de verre
Les inconvénients de l’énucléation ont conduit à lui préférer l’exentération du globe, suivie de l’inclusion d’une bille de verre.
Toutes les fois qu’il est possible, sans risque d’ophtalmie sympathique, de conserver la coque oculaire, c’est à cette opération qu’il convient d’avoir recours, de préférence à l’énucléation.
Les indications sont celles de l’énucléation. L’opération exige simplement que la coque sclérale soit utilisable pour l’inclusion.
Mais il est imprudent d’y avoir recours dans le cas d’iridocylcite traumatique. Des observations ont été publiées, où l’ophtalmie sympathique s’est déclarée après exentération du globe.
L’ophtalmie, pratiquée à la faveur d’une anesthésie rétrobulbaire, comprend les temps suivants :
Section de la conjonctive circulairement, tout autour du limbe
Le clivage n’est fait que sur une étendue de 6 à 8 mm au delà du limbe.
Résection du segment antérieur
On enlève en bloc la cornée ; la sclérotique, voisine, sur une étendue de 4 mm, correspond à la partie vasculaire du corps ciliaire, l’iris et le cristallin.
Pour cela, le couteau de Graefe est introduit sur le méridien horizontal, à 5 mm du limbe ; il transfixie le globe pour sortir à l’extrémité opposée du méridien horizontal, en un point symétrique.
Le couteau tranche alors de bas en haut, pour sortir à 4 mm du limbe, sur le méridien vertical. La moitié inférieure symétrique est sectionnée de préférence aux ciseaux.
Une pince à érigne est placée sur la lèvre supérieure et sur le lèvre inférieure de la tranche de section sclérale, ne saisissant que la sclérotique.
Un fil de catgut serti est placé à chaque extrémité du diamètre horizontal, en prévision de la suture des lèvres de la coque sclérale.
Évidement du globe
L’idéal est de cueillir en entier le sac choroïdien avec son contenu. A la spatule, on clive légèrement la lèvre de la choroïde de la lèvre sclérale.
A l’aide d’une volumineuse curette tranchante, introduite sous la lèvre sclérale et glissée dans la profondeur de la coque, on cueille avec douceur le sac choroïdien qui est ramené tout entier sur la curette.
On doit voir, dans la coque maintenant vide, la sclérotique blanche. Il persiste cependant de petits débris de pigment, qui sont enlevés à la curette avec le plus grand soin.
Une mèche de gaze est tassée dans la coque ; elle assure l’hémostase pendant que l’on procède à la suture des lèvres de la sclérotique.
Suture des lèvres de la coque sclérale par un surjet au catgut
A partir des deux commissures, la suture des lèvres est amorcée, pour réduire d’abord l’étendue de la brèche.
La mèche est alors enlevée ; rien ne saigne. L’olive de verre est alors introduite dans la coque sclérale et le surjet est achevé, fermant hermétiquement la coque sclérale.
Suture de la conjonctive
La conjonctive est suturé au-devant de la coque sclérale fermée. La suture peut être faite en bourse. L’important est qu’elle couvre parfaitement la coque sclérale.
Les suites opérations sont simples. Un chémosis rose important se manifeste dans les jours suivants. La prothèse peut être mise en place vers le 15e jour.