Le strabisme concomitant, ou loucherie, est une déviation manifeste et permanente des yeux, toujours la même, quelle que soit la direction du regard.
Du point de vue esthétique, c’est une disgrâce. Du point de vue fonctionnel, le strabisme est caractérisé par le défaut de vision binoculaire.
Étiologie
Le strabisme est fréquent ; il s’observe chez 3 % environ des enfants.
Le strabisme convergent se manifeste le plus souvent vers la 2e ou la 3e année de la vie, en général avant la 5e année, au cours de la période où la vision binoculaire, en voie de développement, est encore fragile.
C’est pourquoi le strabisme s’installe souvent dans la convalescence d’une affection fébrile débilitante (rougeole, coqueluche, diphtérie) ou d’un trouble survenu dans le système nerveux central (convulsions, émotion).
Le strabisme divergent se manifeste en général plus tardivement, vers l’âge de 10 ou 12 ans.
L’hérédité joue un rôle indéniable, soit qu’il s’agisse d’une anomalie de réfraction, héréditairement transmise, soit qu’il s’agisse d’une faiblesse héritée du pouvoir de fusion.
Il n’est pas très d’observer à al fois le strabisme et le même vice de réfraction chez les jumeaux univitellins.
Pathogénie
Le strabisme est avant un trouble de la vision binoculaire, entravée dans son développement par des facteurs divers :
Facteurs optiques ou sensoriels
Une amblyopie congénitale, relevant d’un défaut de développement de la macula, d’une choroïde maculaire fœtale, d’une hémorragie maculaire du nouveau-né, d’une cataracte congénitale, d’un leucome cornéen, aboutit en général à la déviation de l’œil amblyopie.
L’amblyopie peut encore être due au port prolongé d’un bandeau, sur un œil atteint d’une affection oculaire. Elle peut résulter du port de verres prétendus correcteurs, défectueux.
Un vice de réfraction et la cause de la plis habituelle. C’est ainsi que le strabisme convergent s’installe le plus souvent chez les hypermétropes, le strabisme divergent, chez les myopies.
L’anisométropie, entraînant l’inégalité des images apportées aux deux rétines, entrave certainement le développement du pouvoir de fusion. Il en est de même de l’astigmatisme.
Facteurs moteurs
Une anomalie musculaire congénitale ou acquise (brièveté initiale d’un muscle, réfraction secondaire, adhérence du muscle à la sclérotique, déséquilibre musculaire survenu au cours du développement de l’orbite) a pu être invoquée.
La dysharmonie survenue entre accommodation et convergence par suite d’un vice de réfraction est la cause habituelle du strabisme dit : accommodatif, très fréquent.
Le strabisme convergent s’observe surtout chez les hypermétropes de degré moyen, entre 2 et 6 δ, La vision de près oblige le sujet, pour voir net, à avoir recours à son pouvoir d’accommodation, de façon démesurée.
L’accommodation sollicite une convergence exagérée.
Il s’observe également dans la myopie congénitale. L’enfant, incapable de voir au loin, se confine dans la vision de près qui sollicite la convergence, et les yeux demeurent en position de convergence.
Le strabisme divergent s’observe dans la myopie acquise. l’accommodation étant inutile, la convergence elle-même n’est pas sollicitée et les yeux se mettent en divergence.
L’astigmatisme, important, incompatible avec une bonne vision, que ce soit de près ou de loin, entraîne une divergence modérée.