Identifier une lésion observée au fond d’oeil exige, dans bien des cas, une grande expérience ; c‘est pourquoi il est bon de se familiariser d’abord avec l’aspect normal, lui-même très varié, du fond d’oeil.
Il convient de se représenter le substratum anatomique des aspects observés à l’état normal, afin de mieux comprendre, par la suite, à quelles altérations anatomiques correspondent les signes anormaux éventuellement rencontrés.
L’examen du fond d’oeil est souvent rendu difficile du fait de l‘étroitesse de la pupille ; en particulier, l’examen de la région maculaire peut être gêné par le myosis qui s’installe précisément au moment où l’on découvre la macula.
C’est pourquoi il convient, lorsqu’on veut explorer le fond d’oeil dans ses détails et surtout la macula, d’avoir recours à la dilatation de la pupille.
L’atropine
Instillée en solution à 1 %, donne en quelques minutes une bonne dilatation.
Mais elle présente de grands inconvénients : la pupille reste dilatée pendant plusieurs jours et il en résulte une impression d’éblouissement au grand jour ; l’atropine paralyse l’accommodation ; elle rend ainsi le sujet incapable de tout travail de près pendant 8 ou 10 jours.
Elle peut déclencher une crise de glaucome aigu chez un sujet atteint de glaucome latent.
C’est pourquoi on n’aura recours à l’atropine qu’en cas de nécessité absolue, lorsqu’une mydriase large est nécessaire.
De toute façon, avant de l’employer, il convient de s’assurer au doigt, et en cas de doute au tonomètre, que le tonus est normal.
L’homatropine
C’est le mydriatique de choix.
En solution à 2 %, elle donne une bonne dilatation de 10 mm.
Mais elle a aussi l’inconvénient de paralyser l’accommodation pendant 24 h.
L’euphtalmine
En solution à 2 %, donne une dilatation passagère, qui ne dure que 1 ou 2 heures.
L’instillation est un peu douloureuse.
La cocaïne
Instillée à 4 %, procure une mydriase qui dure 1/2 heure et ne présente pas d’inconvénient, si ce n’est qu’elle trouble légèrement la cornée et peut rendre l’examen difficile.
L’adrénaline
Employée en instillation (solution au millième), ne dilate pas la pupille dans les conditions normales.
Employée en injection sous-conjonctivale (une goutte de la solution au millième), elle donne en 1/4 heure une mydriase suffisante.
Injectée au voisinage immédiat du limbe, elle donne une mydriase localisée au méridien correspondant.
Enfin, dans les cas où l’on désire provoquer une dilatation maxima, localisée à un méridien, on peut injecter au voisinage du limbe un mélange d’atropine à 1 % et d’adrénaline (solution au millième).
Quel que soit la mydriatique employé, il est bon de s’assurer auparavant que le malade ne présente aucun signe de glaucome, car la mydriase, par elle-même, semble pouvoir provoquer une crise de glaucome aigu.