Le globe oculaire peut être déplacé hors de l’orbite, à travers la boutonnière palpébrale.
Luxation du globe
Luxation en avant
Cet accident se produit facilement, dans le cas d’exophtalmie prononcée : le seul fait de palper l’orbite en arrière du globe suffit à le provoquer.
Il peut être réalisé, sur l’œil sain, par forte pression du pouce dans l’orbite sur le côté externe du globe.
On l’observe souvent chez les aliénés, comme mutilation volontaire. Il peut résulter d’un coup de corne, d’un coup se parapluie.
Les paupières se resserrent en arrière du globe ; le pédicule vasculo-nerveux est étiré et étranglé ; il en résulte une sorte de paraphimosis, bientôt suivi de graves troubles visuels.
Réintégrer l’œil est en général facile. Un débridement du canthus externe peut être dans certains cas nécessaire.
Luxation en arrière
A l’occasion d’un grave traumatisme de la face avec fracture du massif maxillaire, l’œil peut se luxer en arrière, dans la partie profonde de l’orbite, à travers la capsule de Tenon déchirée.
Il faut examiner profondément dans l’orbite, au fond de l’entonnoir formé par la conjonctive, pour découvrir la cornée. L’œil peut être normal et doué de vision.
Cet accident nécessite une intervention sans retard : reposition du globe en avant et restauration de la capsule de Tenon en arrière du globe.
Sinon le globe se fixe de façon irréductible dans cette position.
L’œil peut se luxer dans le sinus maxillaire fracturé. Cet accident nécessite également une reposition d’urgence.
Avulsion du globe
L’accident est provoqué par coup de corne de vache, choc contre une clef. Nous l’avons observé au cours d’un grave accident d’automobile.
Le globe est projeté hors de l’orbite à travers les paupières déchirées. Le nerf optique est arraché ; les muscles droits, les vaisseaux et les nerfs sont partiellement déchirés.
L’œil est aveugle. Il n’y a qu’à énucléer. Exceptionnellement, si le risque d’infection est minime, on peut se permettre de tenter une reposition des muscles et des paupières.